Ce n'est pas demain que les actes de vandalisme cesseront dans nos stades. La violence dans les stades est toujours présente. Lundi dernier, à l'occasion du déroulement de la 27e journée du championnat de la division1, des incidents ont émaillé certaines rencontres avec des supporters mécontents du résultat de leurs équipes respectives. A Oran, par exemple, les forces de l'ordre ont dû faire face à une mauvaise réaction des fans oranais déçus d'avoir vu leur équipe, le MCO, être tenu en échec chez lui, au stade Habib-Bouakeul. Des supporters se sont, ainsi, regroupés à l'extérieur du stade et sur la route menant vers le quartier de Haï Ellouz (ex-Les Amandiers) à la sortie ouest d'Oran, pour déverser leur colère, s'adonnant à des jets de pierres sur des véhicules de passage dans les environs, et sur les devantures de certains magasins et s'attaquant à des poteaux électriques, rapporte l'agence de presse APS qui ajoute que les forces de l'ordre présentes sur les lieux ont procédé à quelques interpellations parmi ces supporters déchaînés. A Annaba, ce sont les supporters de l'USM Annaba qui ont fait des leurs à l'issue du match que leur équipe venait de perdre face à l'ES Sétif. L'agence de presse APS indique que ces supporters ont manifesté leur colère par des jets de pierres et autres objets, blessant des policiers et endommageant des véhicules et des équipements du stade. Elle ajoute que ces incidents ont donné lieu à une dizaine d'interpellations parmi les supporters annabis, selon les premiers éléments recueillis sur place. A Bordj Bou Arréridj, les dirigeants du CRB accusent leurs homologues bordjiens de les avoir mal accueillis et de les «avoir presque pris en otage dans les vestiaires». Il faut dire que jeudi dernier le CABBA s'en était pris au MCA à qui il reprochait de lui «avoir tendu un guet-apens au stade de Bologhine». Tous ces scénarii n'ont rien de nouveau dans la scène médiatique sportive algérienne. Ils sont conformes au climat délétère qui prévaut dans le milieu. Quand on lit certaines déclarations de joueurs ou de dirigeants dans la presse, on a l'impression que chaque club devient l'ennemi à battre et non plus un adversaire sportif que l'on affronte sur un terrain. Nous ne cesserons jamais de dire que le plus grand mal du football algérien émane de certains dirigeants de club et que la faute en incombe aux pouvoirs publics lesquels, depuis 1989 et le désengagement des entreprises publiques de la prise en charge du football, n'ont jamais su baliser l'accès à la direction des clubs. Par leur comportement et par leurs déclarations, souvent incendiaires, ces «responsables» d'association sportives alimentent le terreau fertile d'une jeunesse désoeuvrée et marginalisée. Celle-ci trouve dans le stade l'endroit idéal pour manifester son ras-le-bol surtout lorsque son équipe n'enregistre pas de bons résultats. Ce qui s'est passé à Oran, Bordj Bou Arréridj et Bologhine n'est que la résultante d'un trop-plein de stress des fans qui ne peuvent pas tolérer que leurs équipes puissent descendre en division2. A Annaba, par contre, on avait fait miroiter aux supporters une magnifique saison avec des titres à la pelle. Leur désillusion n'en a été que plus grande lorsqu'ils ont vu leur USM Annaba échouer dans tous ses challenges. Il ne reste que trois journées en division1 et six en division2 où là il y a une multitude de clubs qui aspirent à accéder alors qu'il n'y a que trois places à offrir. Nul doute que des déçus il y en aura. C'est dire que la violence est loin de s'achever pour le plus grand malheur du sport algérien.