Dans l'appartement où leur père les a enfermées, les jeunes filles, lasses d'être retenues prisonnières, décident de s'enfuir. Une nuit, alors que les servantes se sont retirées, les quatre sœurs cherchent un moyen pour sortir. Le roi-djinn, en effet, a fait monter une garde permanente dans les couloirs et les domestiques, en les quittant, le soir, ferment la porte à clé. Il ne reste que la fenêtre, mais elle donne sur un gouffre si profond que le regard s'y perd. Les jeunes filles ne se découragent pas. Elles prennent leurs couvertures et leurs draps et les coupent, puis les nouent en bandes. Elles les attachent au bord de la fenêtre et se laissent glisser. Comme il y a un beau clair de lune, elles voient comme en plein jour, ce qui leur permet d'éviter, en descendant, les aspérités rocheuses qui n'auraient pas manqué de les écorcher. Au fond du ravin, elles se regardent : même dans leurs rêves les plus fous, elles n'avaient jamais imaginé pouvoir quitter un jour le palais paternel et connaître la liberté. Elles se mettent à escalader les rochers, mais elles ont beau fournir de très gros efforts, elles ne parviennent pas à sortir du ravin. A chaque fois, il leur semble qu'elles sont passées par là. Elles ont comme l'impression de tourner en rond.