Résumé de la 15e partie n Un second expert, Charles van Amburgh, pense que la balle meurtrière a été tirée d'un colt automatique, pareil à celui de l'accusé. Il y a dans la salle un silence pesant. L'expert ajoute : — J'ai trouvé dans la bouche du canon de l'arme de Sacco une trace de rouille que l'on retrouve aussi sur la balle ! L'avocat de la défense, Fred Moore interroge l'expert. — Etes-vous sûr, lui dit-il, que la rouille trouvée sur le projectile meurtrier provient de l'arme de Sacco ? — il y a des chances, répond l'expert troublé. — Ne parlons pas de chance, mais de faits sûrs. L'expert ne répond pas. — Peut-on trouver des traces de rouille sur d'autres revolvers du type de celui de Sacco ? Je voudrais une réponse claire à ma question. — Oui, dit l'expert, ce type de revolver se rouille facilement à cet endroit. Mais pour ce qui est des rainures, c'est une certitude… Moore n'est pas satisfait de la réponse et appelle les deux experts en balistique qu'il a fait venir. — la parole est aux experts de la défense, annonce le président. Le premier expert, James Burns, se présente comme un spécialiste qui a travaillé pendant une trentaine d'années à la US Cartridge Company. Tout comme les experts de l'accusation, il a procédé à des expériences, des tirs avec le pistolet de Sacco. — et quelles sont vos conclusions ? — votre honneur, elles s'opposent catégoriquement aux conclusions de mes confrères. — expliquez-vous ! L'expert hoche la tête. — votre honneur, le projectile meurtrier ne peut avoir été tiré de l'arme de l'accusé. — en avez-vous des preuves ? — oui. Il n'y a aucune similitude entre la balle du crime et les balles des essais ! La balle du crime peut aussi bien provenir d'une arme américaine, un colt, que d'une arme étrangère, un Bayard, par exemple. Et la rouille ? — L'arme du crime n'était pas rouillée au canon, comme celle de Sacco, mais elle était entièrement rouillée, ainsi que le laisse voir la quantité de rouille trouvée sur la balle. Le second expert, J. Henry Fitzgerald, qui a accumulé une expérience de près de trente ans dans une armurerie, abonde dans le même sens. — La balle meurtrière ne peut provenir de l'arme de Sacco ! — quelles preuves avancez-vous ? — les mêmes que celles de mon confrère que voici ! Tout le monde, l'aura compris : c'était la guerre entre les expertises des spécialistes de l'accusation et celles de la défense. Des expertises qui pouvaient décider de l'acquittement ou de la condamnation à mort de deux hommes. (à suivre...)