Entretien n Le président du Comité national des boulangers nous donne son point de vue sur le pain traditionnel. Globalement, selon lui, cette chaîne qui prolifère n?a pas de statut dans la profession. InfoSoir : On assiste à une émergence de boulangers traditionnels. Peut-on avoir votre avis sur la question ? Maâmar Hentour : En vérité, le pain traditionnel n?existe pas dans la nomenclature. Où peuvent-ils être classés ? L?Etat leur a-t-il donné un statut ? L?on sait qu?un boulanger ne peut pas fabriquer du pain avec un four à pizza ! Il s?agit du minimum de respect du métier de boulanger. D?un autre côté, les fours à briques ont disparu, vu l?arrivée en force des nouvelles technologies. Ce qui a pénalisé les vrais artisans du pain traditionnel. On a demandé aux autorités de classer cette catégorie de boulangers de façon claire et précise. On constate que la vente de pain dans la rue est devenue monnaie courante. Comment peut-on lutter contre cette vente informelle ? L?anarchie est telle qu?il n?existe aucune loi sur les conditions d?exploitation dans la boulangerie. On remarque que l?espace entre une boulangerie et une autre est réduit, ce qui n?est pas conforme à la réglementation. D?ailleurs, la dernière instruction du ministère du Commerce interdit la vente de pain dans les dépôts. Toute vente est soumise à l?autorisation préalable de l?UGCAA, notamment de sa section des boulangers. Quant à la vente dans la rue, les boulangers vendent la baguette à 7,50 DA aux revendeurs qui l?écoulent à 10 DA. Ce qui garantit un profit. Mais il faut reconnaître que ce phénomène porte préjudice aux boulangers et aux consommateurs. Un dernier mot? Je dois souligner qu?un dossier complet sur notre corporation est entre les mains des pouvoirs publics. Nous attendons des réponses sur nos revendications. (*) Président du Comité national des boulangers