Objectifs n Les pourparlers sur une éventuelle cessation des hostilités au Darfour se poursuivent aujourd'hui pour la cinquième journée consécutive à Doha entre le gouvernement soudanais et les rebelles du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM). Parrainées par le Qatar, l'ONU, l'Union africaine (UA) et la Ligue arabe, ces négociations se sont ouvertes mardi dernier dans la capitale qatarie. Elles ont été qualifiées de préliminaires et préparatoires à une éventuelle conférence de paix sur le Darfour. La rencontre entre le JEM, le plus actif des groupes rebelles du Darfour, et une délégation du gouvernement soudanais est la première depuis des discussions tenues en 2007 en Libye et qui n'ont pas abouti. Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, a fait état ce matin de progrès dans les pourparlers. «Un projet de document dans sa mouture finale sera soumis aux deux parties pour recueillir leurs commentaires», a-t-il indiqué sans préciser la teneur du projet. Cet optimisme a été aussi exprimé à l'issue de la première rencontre directe qu'a eue mercredi à Doha, Khalil Ibrahim, le dirigeant du mouvement rebelle le JEM avec Nafie Ali Nafie, l'assistant du président soudanais Omar al-Bachir. Une rencontre qualifiée par les deux camps de positive et prometteuse pour un règlement politique au conflit du Darfour. Le JEM réclame une participation de son mouvement au gouvernement central de Khartoum, le démantèlement des milices pro-gouvernementales dans la province soudanaise du Darfour, la libération de ses prisonniers et la garantie d'une distribution sans difficulté de l'aide humanitaire. Il exige enfin de conserver ses combattants au Darfour pendant une période transitoire avant un accord final qui permettrait de les intégrer dans les forces régulières. Côté gouvernement, la délégation a réaffirmé la détermination du Soudan à poursuivre la marche vers la paix au Darfour. Cependant, une faction de l'ALS conduite par Abdel Wahid Mohammed Nour, exilé à Paris, refuse tout pourparler de paix en tablant sur l'aboutissement de la procédure judiciaire internationale contre le président soudanais Omar al-Bachir, menacé par un mandant d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Le JEM a affirmé que sa participation aux pourparlers de Doha ne signifie pas qu'il ne souhaite plus l'aboutissement de la procédure de la CPI. Une procédure qualifiée par la délégation soudanaise de signe négatif pour la recherche de la paix au Darfour. Le président al-Bachir avait mis en garde que cette décision «nuit au processus de paix en cours au Darfour et envoie des mauvais signaux qui encouragent les mouvements rebelles du Darfour à quitter la table des négociations». Déclenché en février 2003, le conflit au Darfour a fait au moins 9 000 morts, selon Khartoum alors que l'ONU fait état de quelque 200 000 tués et plus de 2,7 millions de déplacés.