Résumé de la 19e partie n A l'issue du procès, Sacco et Vanzetti sont reconnus coupables et condamnés à mort. La grâce du gouverneur ainsi que toutes les actions engagées pour réviser le procès sont rejetées. Il est près de minuit, ce 22 août 1927, à la prison de Charleston, dans le Massachusetts, aux Etats-Unis d'Amérique. Voilà une demi-heure à peu près que la décision du gouverneur de l'Etat est arrivée : les deux condamnés qu'on s'apprêtait à exécuter ne seront pas graciés. Malgré les dizaines de manifestations qui, jusqu'à cette heure tardive de la nuit, ont été organisées dans tout le pays, malgré la formidable mobilisation dans le monde contre l'exécution, le gouverneur de l'Etat a refusé sa grâce : Nicolas Sacco et Bartolomé Vanzetti seront mis à mort… C'est le directeur de la prison lui-même qui va chercher les deux hommes dans le quartier des condamnés. C'est Sacco qui est conduit le premier dans la chambre des exécutions. — Monsieur Sacco, commence le directeur très ému. — Je sais, monsieur le directeur, répond le jeune homme, très pâle, je sais… L'heure est venue d'être exécuté, mais je veux que vous sachiez que je suis innocent ! Le directeur est accompagné de deux gardes, chargés de conduire le condamné au supplice au cas où il refuserait de s'y rendre, mais Sacco se montre docile. — Je vous suis monsieur le directeur ! Il n'y a que quelques mètres entre la cellule et la chambre où se trouve la chaise électrique, mais ces quelques mètres paraissent des kilomètres. On arrive devant la chambre. — C'est là ? demande Sacco ? — Oui, dit le directeur très ému. Sacco entre le premier. Il y a quelques hommes, ceux que la loi autorise à assister à l'exécution. La chaise est également là, les courroies défaites, les bras prêts à recevoir le supplicié. Les gardes qui accompagnent le directeur, avancent, mais Sacco les arrête. — J'irai moi-même, messieurs ! en effet, il se place lui-même sur la chaise et crie, en italien : — Viva l'anarchia ! Le bourreau l'attache et lui fixe les courroies sur la tête. Sacco lance son dernier cri, de nouveau en italien : — Mamma ! Maman ! La manette qui commande le système électrique de la chaise s'abaisse, le corps du condamné est secoué de soubresauts et il s'écroule, mort. Il est un peu plus de minuit quand Vanzetti entre à son tour dans la chambre. Il sait que son infortuné compagnon est mort dignement et lui aussi veut affronter la mort sereinement. Il prend place dans la chaise, se laisse attacher par le bourreau et placer le casque sur la tête. «Je pardonne à ceux qui m'ont fait du mal», dit-il. Ce seront ses dernières paroles. Le bourreau baisse la manette et Vanzetti est foudroyé. Dehors, la rue gronde. Aux Etats-Unis, des émeutes éclatent un peu partout, en Europe où la nouvelle de l'exécution est arrivée, dans le monde entier, les ambassades et les consulats américains sont pris d'assaut… Le 20 juillet 1977, la justice du Massachusetts déclare Sacco et Vanzetti innocents des crimes qu'on leur reprochait et prononce leur réhabilitation. Il décide aussi de faire de la journée du 20 juillet une journée du souvenir. (à suivre...)