Résumé de la 3e partie n Larry et ses complices sont portés en triomphe jusqu'à leur bateau, mais on leur dit d'attendre l'arrivée des parents des enfants rescapés, cela retarde leur départ... En les voyant, ils se jettent à genoux, ils leur serrent les jambes, ils leur embrassent les pieds. — Soyez bénis par la Sainte Vierge et tous les saints ! Larry, Mike et Charlie parviennent avec beaucoup de mal à s'extraire de ces embrassades. Bousculant les gens qui les entourent, ils courent vers leur bateau. Ils croient être enfin au bout de leurs épreuves, c'est au contraire le pire qui les attend. Sur le quai, deux hommes sont là, un avec un carnet et un crayon, l'autre avec un appareil photo. — S'il vous plaît, señores, une interview pour notre journal, Les Nouvelles de Californie... Larry les repousse sans ménagement. — Pas question ! Nous n'avons pas le temps. — Alors, une photo, rien qu'une photo ! Mais les trois Américains ont déjà sauté sur leur embarcation. Le photographe s'approche. — Oui, sur le bateau... C'est très bien ! Ne bougez plus. Il y a un éclair de flash et Larry, Mike et Charlie se retrouvent immortalisés sur le pont de leur navire dont on lit parfaitement le nom : «Santa Rosalia - Panama»... L'instant d'après, celui-ci démarre dans le rugissement de ses moteurs. Mike et Charlie interrogent leur chef : — Qu'est-ce qu'on fait ? On va quand même à Panama ? — On n'a pas le choix. Mais à mon avis, c'est cuit ! Oui, c'est cuit. Le FBI, qui les avait parfaitement reconnus sur la photo du journal, avait prévenu ses collègues panaméens qui les attendaient au débarquement. L'arrestation s'est mal passée. Charlie a tiré son revolver et a été abattu. Larry et Mike ont préféré se rendre sans résistance. Extradés, ils se sont retrouvés un an plus tard devant la cour criminelle de Los Angeles. Les jurés ont tenu compte du geste héroïque de Larry et ne l'ont condamné qu'à dix-huit ans de prison. Mike, qui n'avait pourtant fait que tenir un bout de la couverture, a bénéficié de la même indulgence. Bien sûr, les circonstances extraordinaires de leur arrestation ont été connues aussi aux Etats-Unis et ont passionné l'opinion. De nombreux journalistes sont venus interviewer Larry pour lui demander s'il regrettait son geste, qui lui avait coûté la liberté. Il n'a jamais voulu répondre. La famille mexicaine qu'il avait sauvée, elle, ne s'est pas posé de question. Elle lui a écrit régulièrement dans sa prison. Il en était à sa sixième année de détention lorsqu'il a reçu pour la première fois un courrier du petit Juan, le plus jeune des enfants, celui qui avait dix mois quand il a sauté avec lui dans la couverture. Il savait juste écrire et il avait tracé avec application un seul mot : «Merci.»