L'Unesco a recensé 2 500 langues en danger sur les 6 000 parlées dans le monde, dans une nouvelle édition de son Atlas international des langues en péril. La nouvelle édition recense 200 langues qui se sont éteintes au cours des trois dernières générations (60-70 ans), 538 en situation critique, 502 sérieusement en danger, 623 en danger et 607 vulnérables. La première édition de l'Atlas réalisée en 1996 recensait 600 langues en danger, la deuxième en 2001 en comptait 900. Cette hausse du chiffre ne signifie pas «une aggravation de la situation», a observé Françoise Rivière, sous-directrice générale de l'Unesco. «Notre base s'est élargie, notre méthodologie s'est développée et nous couvrons mieux les terrains». L'Inde (196), les Etats-Unis (192), l'Indonésie (147), la Chine (144), le Mexique (144) et la Russie (136) sont les pays où il y a le plus de langues en péril. L'Unesco recense des langues qui, parfois, ne sont parlées que par des tout petits groupes de personnes. Le linguiste australien Christopher Moseley qui a dirigé l'équipe de 25 chercheurs ayant contribué à l'édition a noté un «paradoxe» selon lequel «plus grande est la diversité linguistique, plus grand est le nombre de langues en péril». Les facteurs «militaire» quand il y a «volonté d'éradiquer la vision du monde d'un groupe» et «psychologique» avec la «volonté d'un groupe de se soumettre à la langue dominante» expliquent la menace sur les langues. En plus des politiques éducatives, la pratique est le meilleur moyen de préserver les langues de ces menaces. «Le plus important est de redonner la fierté de parler une langue car il y a tout un univers qui va avec une langue», a estimé Mme Rivière.