Résumé de la 64e partie n Les gens du campement s'enfuient, craignant d'être dévorés par l'ogresse qu'un des leurs a épousée. Le mari, lui, est resté. La nuit suivante, il fait semblant de dormir. La femme se lève et, sans faire de bruit, sort de la tente. L'homme la suit et la voit se diriger vers le troupeau. — Que va-t-elle faire ?, se demande-t-il, avec angoisse. Il la voit saisir un mouton et le dévorer. Il est pris d'effroi. L'ogresse se jette sur une autre bête et la mange. — elle va dévorer tout le troupeau ! Mais l'ogresse se contente, cette nuit-là, de quelques bêtes. — Après les bêtes, elle s'attaquera à moi ! Il retourne sous la tente. L'ogresse s'étend devant lui et, de la nuit, il ne ferme l'œil. Il prend la décision de partir à son tour. Le lendemain, profitant de ce que l'ogresse est partie chercher de l'eau, il prend sa fille et s'enfuit. Il court, court, sans s'arrêter, traversant plateaux, monts et vallées. Il veut mettre le plus de distance possible entre lui et son épouse monstrueuse. Les jours passent et il court toujours. L'ogresse, s'étant rendu compte de la fuite de son mari, est partie à sa poursuite. — où que tu te trouves, jure-t-elle, je te retrouverai et je te mangerai ! Cependant, l'homme qui porte son enfant dans ses bras, commence à ressentir de la fatigue. Alors, il la porte sur son cou. La petite est amusée d'être ainsi portée. Elle caresse les cheveux de son père, puis lui tire les oreilles. — arrête, lui dit son père, tu me fais mal ! — comme tes oreilles sont belles, j'ai envie de les croquer ! L'homme s'arrête. Il a compris que sa fille est une ogresse. Elle est encore trop jeune pour s'attaquer à lui, mais dès qu'elle sera suffisamment forte, elle le dévorera ! Alors, il doit se débarrasser d'elle au plus vite ! Il la fait descendre et, la prenant par un pied, il lui fracasse le crâne contre un rocher. La petite pousse un cri déchirant que l'écho répercute. Or, l'ogresse, toujours à la poursuite de son époux, entend le cri. Elle reconnaît aussitôt la voix de sa fille. — ma fille, il lui a fait du mal ! je le rattraperai et je le dévorerai tout habillé ! Et elle pousse un cri encore plus terrible. — je t'aurai, je t'aurai ! L'écho propage le cri. — je t'aurai, je t'aurai ! L'homme l'entend et frémit. — elle n'aura de cesse que lorsqu'elle me trouvera ! et sa vengeance sera terrible ! Et il se met à fuir, éperdument, poursuivi par le cri de l'ogresse. — je t'aurai ! je t'aurai ! (à suivre...)