Faille n La plupart des hôpitaux de ladite wilaya n'ont pas été approvisionnés en protoxyde d'azote, substance anesthésiante indispensable pour toute intervention chirurgicale, depuis plus de deux mois. Des centaines de malades sont contraints d'attendre un geste des autorités concernées pour se faire opérer. Le protoxyde d'azote est pourtant fabriqué en Algérie! A l'hôpital Krim-Belkacem, à Draâ El-Mizan, à l'instar des autres structures sanitaires, les malades ne savent plus à quel saint se vouer. Chaque matin, ils se présentent au service de chirurgie… et ils reçoivent la même réponse : «Revenez un autre jour. On ne nous a pas encore livré le gaz N2O». La liste des malades s'allonge et le cas de la grande majorité d'entre eux s'aggrave. Le personnel du service se trouve dans l'embarras devant l'insistance des malades. «Nous essayons à chaque fois de leur expliquer que la faute incombe aux instances concernées et que nous sommes prêts à entamer les actes chirurgicaux dès réception du gaz N2O. Mais certains nous accusent même de ne pas vouloir les admettre au service…», regrettent certains employés au service ORL. Chaque matin, les responsables de cet établissement hospitalier envoient un camion à l'unité de distribution de ce gaz située à El-Hachimia (wilaya de Bouira). Le camion revient sans rien. Cette situation persiste depuis deux mois. Le comble est que les cliniques privées fonctionnent à plein régime et le problème de pénurie en gaz N2O ne se pose même pas ! Une question : où s'approvisionnent ces cliniques ? Y a-t-il des «arrangements» dans ce sens pour contraindre les pauvres malades à aller se soigner chez les privés ?… Certains malades rencontrés à l'hôpital de Draâ El-Mizan n'ont pas caché leur déception. Une chose est sûre : si ces malades avaient les moyens financiers leur permettant de se faire opérer chez les privés, ils n'auraient pas attendu tout ce temps la livraison du fameux N2O. Alors que les responsables du secteur de la santé s'enorgueillissent d'affirmer que la réforme entamée depuis le début des années 2 000 avait porté ses fruits et que le service public offert au sein des structures hospitalières avait connu une «grande amélioration», la réalité est tout à fait autre. Cette substance pourtant produite localement est inexistante dans les hôpitaux publics depuis plus de deux mois ! Voilà une lacune qui dévoile le grand fossé existant entre le discours «pompeux» et la réalité des plus sombres de la santé «publique»….