Etat n Même si les moyens de transport urbain ont connu une amélioration ces dernières années, Alger reste, en la matière, loin derrière les autres capitales du monde. Des sommes faramineuses sont dépensées pour la rénovation des téléphériques datant des années 1980 et qui, si les responsables du secteur ne veillent pas à leur entretien et à leur bonne utilisation, finiront par être abandonnés et les citoyens seront, encore une fois, appelés à emprunter les bus. On continue encore, en 2009, à inaugurer de «vieux» moyens de transport urbains. «On a oublié qu'il existe encore des téléphériques à Alger. On dirait que ces installations ont été réalisées en 2009. Pourquoi nous a-t-on laissé souffrir durant plusieurs années avec les bus, alors qu'il suffisait de les réparer ?», s'interroge Karim, un habitant du Ruisseau, faisant allusion à tout ce temps pris pour la réhabilitation des téléphériques. La remise en marche des téléphériques, malgré leur contribution à «alléger» le transport urbain dans la capitale, n'est pas beaucoup appréciée par les Algérois. «Avec la manne financière dont disposait le pays au début des années 2000, on aurait pu achever l'ensemble des projets annoncés, notamment le métro et le tramway dont les dates de réception ont connu plusieurs reports. Et en 2009, on nous demande encore de patienter… !», déplore Omar, la soixantaine, retraité de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf). Son avis est partagé par la quasi-totalité des personnes interrogées. Les citoyens souhaitent l'accélération du rythme de réalisation des projets entamés et même d'autres réalisations modernes car, faut-il le souligner, la capitale connaît une croissance considérable en habitants. Selon les conclusions du dernier recensement de la population, Alger compte pas moins de quatre millions d'habitants, un nombre qui va atteindre les six millions dans les cinq prochaines années. Au vu du relief accidenté de la ville d'Alger, il est aussi indispensable de réhabiliter les ascenseurs et les escaliers mécaniques existants et dont la majeure partie est fermée depuis de longues années. Encore une question de maintenance et de réparation. Ces moyens de transport, gérés par l'entreprise du transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa), participeraient, un tant soit peu, à absorber le flux incessant des usagers. L'ascenseur mécanique reliant la rue Larbi Ben M'hidi à la rue Docteur Saâdane, fermé depuis près de deux années en raison des travaux de consolidation du palais du gouvernement, et l'ascenseur du square Port-Saïd, hors service depuis plus de cinq ans, constituent des exemples de négligence et de manque de vision pragmatique chez les responsables du secteur. En un mot, une nouvelle stratégie s'impose pour l'amélioration de ce secteur dans la ville d'Alger si on veut réellement la hisser au niveau des capitales du XXIe siècle…