Musique n Le récital de Taleb Bendiab, donné jeudi, était un pur moment de plaisir. Taleb Bendiab, interprète de la chanson hawzi, a gratifié, à l'auditorium du complexe culturel Laâdi-Flici, l'assistance d'un récital de musique dans la pure tradition arabo-andalouse. Organisé à l'initiative de l'établissement Arts et Culture, le récital était de bonne facture : l'interprétation était incontestablement réussie. L'artiste a su reprendre, d'une façon magistrale, subtile et aérée, les chants hawzi et à les réinterpréter avec une sensibilité jeune et adaptée à l'ouïe actuelle, témoignant toutefois de son attachement pour la tradition. Taleb Bendiab s'est montré à la hauteur de sa performance musicale jusqu'à réussir à faire revivre au public, connaisseur et attentif, les grands moments de la musique arabo-andalouse, notamment avec les grands classiques de la chanson hawzi, à savoir Fayoukihna qalbi, Zad el wahch aliya, Liman nachki. Plus tard, Taleb Bendiab, à l'aise dans son jeu et en même temps concentré sur la manière de faire, a enchaîné avec un malhoun marocain, avec un morceau intitulé Kif yanssa qalbi. Ensuite, il reprend avec une composition jouée sur 3 modes, à savoir laârak mineur, el moual et sika, avant d'entamer avec aisance des ferakatte, laissant place aux istikhbarate. Le jeu musical de l'orchestre qu'a dirigé avec brio Taleb Bendiab était avéré et puissant. Quant à l'interprétation vocalique elle était attachante et travaillée. Le tout était d'une qualité artistique incontestablement appréciable et a été joué dans la pure tradition, préservant ainsi son authenticité et son empreinte patrimoniale. Un jeu souple et une interprétation savoureuse. Enfin, Taleb Bendiab, qui a fait preuve d'honnêteté et d'humilité et dans le jeu et dans l'interprétation, s'est fait longuement applaudir par le public. Il est à rappeler que Taleb Bendiab a, à son actif, plusieurs récitals, animés notamment en 2007 dans le cadre de la manifestation de «Alger, capitale de la culture arabe» et en 2008 avec l'association «El Inchirah». Tout comme il a sorti un album aux éditions Belda. Né en 1968 à Tlemcen, Taleb Bendiab se passionne dès son jeune âge pour la musique arabo-andalouse, notamment pour le genre hawzi, et ce, jusqu'à y développer une ouïe raffinée et alerte. Il fréquente plusieurs associations musicales de Tlemcen et entretient des relations de travail avec les noms du genre andalou et hawzi, notamment avec Nouri Koufi. Après avoir sillonné les différentes associations de Tlemcen, Taleb Bendiab, qui puise dans le répertoire musical de Abdelkrim Dali (celui-ci est pour le jeune artiste un maître et une référence), a créé, en 2003, son propre orchestre avec lequel il se produit pour promouvoir et faire redécouvrir le patrimoine musical arabo-andalou, en particulier le hawzi.