Le cartel a un rendez-vous important demain à Vienne. Face à la chute vertigineuse du prix du baril, une nouvelle baisse de la production est sérieusement envisagée. Mais le consensus sera-t-il possible au sein d'une organisation où les avis divergent ? Le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, a affirmé ce samedi qu'«Il y a trop de pétrole» sur le marché. L'Iran a même prévenu que si les pays producteurs et exportateurs de pétrole ne décidaient éventuellement pas d'une nouvelle baisse qui conforterait celle de décembre dernier décidée à Oran, les prix risquaient de chuter davantage. D'autant plus que le contexte économique actuel caractérisé par une grave crise incite les pays membres de l'Opep à œuvrer dans ce sens. Hormis l'Arabie saoudite qui souhaite un meilleur respect des quotas avant d'aller plus loin, d'autres pays, à l'instar de l'Iran et du Venezuela, appellent à décider d'une nouvelle baisse de la production, à l'heure où le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, parlait, lui, d'«avis divergents» sur la question. Pour le ministre vénézuélien du Pétrole, Raphael Ramirez, dans une déclaration faite depuis Vienne, une probable baisse n'est pas à écarter. Il a notamment expliqué que les pays membres (du cartel) devaient respecter à 100% l'engagement de produire moins, pris à la fin de l'année ajoutant qu'une nouvelle baisse de la production allait être discutée. Les membres de l'Opep ont montré «un très bon niveau de respect», mais «nous allons œuvrer pour respecter à 100% les engagements pris de produire moins, a-t-il affirmé. Selon lui, l'objectif de prix souhaité par le Venezuela est d'au moins 70 dollars le baril. «La situation économique mondiale est pire que ce que tout le monde avait prévu. La demande est détruite, nous avons une estimation de 1 à 1,5 million de barils par jour» de déclin (de la demande mondiale) en 2009, a-t-il ajouté. Le ministre faisait directement référence aux diagnostics publiés, hier, vendredi par les analystes de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et l'Opep, qui ont semblé fournir des arguments en faveur d'un sevrage plus agressif du marché. De son côté, le ministre koweïtien du Pétrole, Cheikh Ahmad Abdallah al-Sabah, a estimé, hier, vendredi, que toutes les options restaient ouvertes concernant le niveau de production de l'Opep, à la veille de la réunion du cartel. «Les décisions de l'Opep sont prises collectivement, pas individuellement», a ajouté Cheikh Ahmad. Au terme de ses discussions à Vienne, l'Opep déciderait de «maintenir son quota actuel de production ou constater un excédent de l'offre qui nécessiterait une nouvelle baisse de la production», a ajouté le ministre.