Résumé de la 1re partie Mouloud est recruté par le méchant homme riche. Un jour, il vole au secours d?une tourterelle. Celle-ci, par gratitude, lui promet de l?aider en cas de besoin. Le lendemain, alors que Mouloud était occupé à l'arrosage des vignes, il entendit : «A l'aide ! A l'aide ! Sauvez mon frère !» Le cri venait de la grève. Mouloud s'y précipita et vit une morue qui sautillait hors de l'eau avec une telle vigueur qu'on aurait dit un saumon au pied d'un rapide. «A l'aide ! Sauvez mon frère !», cria la morue de nouveau. «Mais que se passe-t-il», demanda Mouloud à la morue. «La marée baisse rapidement ici ; mon frère s'est bêtement laissé prendre et se retrouve maintenant coincé dans un trou. S'il ne peut s'échapper, il finira par sécher au soleil comme un vulgaire filet.» Mouloud lui dit gentiment : «Je sais que les morues se font rares ; preuve en est qu'il est maintenant interdit de les pêcher. Alors, il me fera plaisir de remettre ton frère à l'eau.» Puis il se pencha, agrippa fermement le poisson qui barbotait honteusement dans le trou de marmite et le lança dans l?eau. «Merci ! Merci mille fois ! dit la morue. Si un jour tu as besoin d'aide, à mon tour, je viendrai à ton secours.» Mais le méchant homme, qui avait assisté à la scène encore une fois, s'approcha de Mouloud et lui cria : «Je ne te paye pas pour remettre les poissons à la mer, mais pour t'occuper de mon jardin. Retourne à l'ouvrage immédiatement. Et gare à toi ! Si je t'y reprends, je ferai en sorte que jamais plus tu ne puisses travailler pour qui que ce soit. Et en plus, je ne te donnerai même pas ton salaire.» Tandis que Mouloud tournait les talons et retournait travailler, le méchant homme jetait prestement sa gigue à l'eau, embrochait le malheureux frère morue et allait s'en faire une bouillabaisse à la cuisine. Tout le reste de la semaine, il plut abondamment. Et bien que Mouloud ait prodigué les meilleurs soins aux plantes du jardin, il ne pouvait rien contre Dame nature qui, semble-t-il, avait décidé que cet été-là, il y aurait trop de pluie et que la moitié des fleurs ne survivrait pas. Malgré tous ses efforts, Mouloud n'avait pu obtenir que quelques pissenlits et trois ou quatre marguerites. Même les roses, à peine écloses, avaient déjà fané. En fait, ce qui faisait qu'on pouvait dire que c'était bien un jardin, c'est que celui-ci se trouvait à proximité de la maison. Sans quoi, cela aurait été simplement un pré. Lorsque le méchant homme vit ce qui était advenu de son magnifique jardin, il se précipita au-dehors en gesticulant comme une pieuvre, et apostropha le pauvre pêcheur : «Espèce de triple idiot ! cria-t-il, regarde ce que tu as fait de mon jardin. Je t'avais pourtant donné toute une semaine pour qu'il se colore et qu'il resplendisse. Mais je vois que tu es un incapable. Je ne sais pas ce qui me retient de te congédier sur-le-champ.» Ce n'était certes pas la promesse qu'il avait faite au maire qui le retenait de le faire, mais bien l'espoir d'obtenir les faveurs qui lui permettraient de réaliser son douteux projet. Aussi se refroidit-il : «Je vais t'affecter à de nouvelles tâches. Comme tu es pêcheur, tu dois sûrement être capable de faire flotter un bateau. Tu m'emmèneras donc à la pêche. Mais gare à toi ! Si tu causes le moindre dommage à mon embarcation, tu devras payer de ta poche et faire les réparations toi-même. Et en plus, je ne te donnerai pas ton salaire. Prépare-toi, nous embarquons et appareillons immédiatement.» (à suivre...)