Business n Cigarettes, tabac à chiquer, thé et autres produits sont vendus par les étudiants dans les résidences universitaires. Certains étudiants se convertissent en «commerçants» dès la fin de la journée et leurs «échoppes» restent ouvertes jusqu'à des heures tardives de la nuit. Si cette pratique n'est pas nouvelle, il n'en demeure pas moins qu'elle a pris une grande ampleur ces dernières années. Des jeunes venus faire des études supérieures, se retrouvent contraints d'opter pour cette «solution» afin de gagner leur argent de poche. Tout le monde sait que sur le plan du transport et de la restauration, ils sont pris en charge par l'Etat, mais la bourse, devenue par la force des choses symbolique (2 700 DA par trimestre), est loin de répondre aux différents besoins (achat de livres, argent de poche, téléphone…). Si la plupart des étudiants travaillent les week-ends et durant les vacances dans les chantiers, les cafés ou les restaurants, les autres, les plus «débrouillards», transforment leurs chambres en «magasins». Ces derniers gagnent, bien évidemment, plus d'argent avec moins d'efforts. Une virée dans certaines résidences universitaires de la capitale nous renseigne sur l'ampleur qu'a pris ce phénomène. A l'entrée des pavillons, on aperçoit des affiches du genre «vente de chique du bled à la chambre numéro…, vente de cigarettes à la chambre…, ''flexy'' à la chambre…» Les cités universitaires sont dotées de commerces, mais les étudiants préfèrent acheter auprès de leurs camarades. Une situation qui a poussé les propriétaires des magasins à protester, à maintes reprises, auprès de l'administration pour «dénoncer la concurrence déloyale exercée par les étudiants». Les prix appliqués par les «étudiants-commerçants» sont nettement inférieurs et ils accordent également des facilités – vente à crédit et parfois ils offrent même des cigarettes à leurs camarades –, question de fidéliser la clientèle. Les propriétaires de kiosques multi-services dans les résidences universitaires (Hydra-centre, Taleb Abderrahmane, Dély-Ibrahim, Bab Ezzouar…) que nous avons interrogés affirment que la rentabilité de leur activité connaît une diminution importante en raison des petits commerces «montés» par des étudiants dans leurs chambres. «Il ne nous reste que les produits alimentaires (biscuits, café, sandwichs et boissons) et certains articles scolaires à vendre. Pour les cigarettes et la chique, le volume des ventes est très réduit», soulignent-ils à l'unanimité. En somme, si les commerçants ont le droit de se plaindre, les étudiants sont, pour leur part, contraints de se débrouiller afin de s'assurer leur argent de poche.