Le commerce informel ne se pratique pas uniquement sur les trottoirs ou placettes de nos villes et villages. Il s'exerce aussi, tenez-vous bien, dans le milieu estudiantin et plus particulièrement dans les cités universitaires. C'est ainsi que de nombreuses étudiantes et de nombreux étudiants s'adonnent à ce commerce en transformant leurs chambres universitaires en véritables échoppes. Et ce, au su et au vu des administrations gestionnaires. On y vend de tout. De la parfumerie, des produits cosmétiques, du tabac en passant par la lingerie fine, les biscuits et autres produits. Ces « commerçants (es) » se permettent même d'afficher par des placards généralement accrochés au niveau du resto de la cité la nomenclature des produits et leurs prix respectifs, en précisant l'adresse (n° du pavillon et de la chambre) où l'on peut s'approvisionner. Certains étudiants ont même dressé des « tables » de cigarettes et autre tabac à priser devant la sortie des restos et des cafétérias. Au sein des cités de jeunes filles outre « les parfumeries » et les « alimentations générales », on érige les chambres en véritables salons de coiffure et d'esthétique. Là encore, c'est au niveau du resto que l'on retrouve les différentes prestations et leurs montants. Enfin, à la cité « U », on pratique tous les commerces. Certes, le milieu universitaire avec la maigre bourse que l'on perçoit est un milieu où la débrouillardise est de mise pour se faire quelque argent de poche, mais de là à transformer sa chambre en échoppe, il y a un pas de trop que l'on vient de franchir. Il faut dire que cela échappe à tout contrôle et pourrait s'avérer dangereux, dans la mesure où on ne manque pas de faire part de la circulation sous cape de psychotropes et autres drogues au sein de ces cités. L'administration tout comme les comités d'étudiants se doivent de veiller au grain pour éviter que les cités « U » ne se transforment en véritable bazar, avec la prolifération de ces « chambres de commerce ».