Résumé de la 3e partie n La sœur, après avoir longtemps erré avec son frère, arrive enfin dans un village où les habitants lui accordent l'hospitalité... Un jour qu'elle piochait dans son jardin, elle heurta de sa binette un objet dur, qui faillit la lui casser. Elle creusa tout autour et au bout d'un instant, déterra un petit pot, empli à ras bord de pièces d'or et d'argent. Elle en fut tout heureuse et le rapporta à la maison. Le soir, après qu'ils eurent dîné : — Mon frère, dit-elle, si l'on te donnait cent pièces d'or, qu'en ferais-tu ? — J'achèterais des billes, des toupies ; je me ferais des fusils de bambou... «Las ! pensa la jeune fille, mon frère est encore bien jeune.» Elle attendit encore un an ou deux, puis un jour posa à son frère la même question : — J'achèterais un beau cheval, dit Aubépin, et tout le jour je caracolerais. «Mon frère grandit», se dit la jeune fille. Plusieurs mois après, elle demanda de nouveau : — Mon frère, si l'on te donnait cent pièces d'or... — J'achèterais une belle maison avec un beau jardin. Puis je me marierais et ma femme et toi travailleriez dans le jardin. — Dieu merci, s'écria-t-elle, maintenant, mon frère, tu es un homme ! Elle alla dans un coin de la maison et revint bientôt avec un petit pot, dont elle souleva le couvercle : les pièces parurent, blanches et jaunes, toutes luisantes au soleil ; il y en avait beaucoup plus de cent. Aubépin n'en croyait pas ses yeux. Sa sœur lui apprit comment elle avait trouvé le petit pot. Puis il se mit en quête d'une maison plus spacieuse et plus belle que la pauvre chaumière où ils habitaient tous les deux. Peu de temps après, il choisit une fiancée dans les environs et donna une fête splendide pour son mariage. Ils vécurent tous les trois heureux dans leur nouvelle et grande maison. Mais la nouvelle mariée, voyant que sa belle-sœur était beaucoup plus belle qu'elle et que, du reste, Aubépin continuait d'aimer tendrement sa sœur, en tomba follement jalouse. Elle chercha dès lors un moyen de la séparer de son frère et, si possible, de la bannir à jamais. Un jour qu'elles étaient allées couper du bois dans la forêt, la femme d'Aubépin trouva sept œufs de serpent, qui n'étaient pas encore éclos, et les ramena à la maison. Elle en fit une omelette, en prépara une autre de sept œufs de poule et invita sa belle-sœur à venir manger avec elle. Elle lui servit l'omelette aux œufs de serpent, mangea elle-même de l'autre et attendit. Au bout de quelque temps les œufs éclosent dans le ventre de la jeune fille. Les serpents grandirent et bientôt commencèrent à y mener un beau charivari. La jeune mariée n'attendait que cela. Au comble de la joie, elle alla trouver son mari : — Ta sœur va avoir un enfant, lui dit-elle. — Impossible ! dit Aubépin. — Si tu ne me crois pas, dit la jeune femme, tu peux t'en assurer toi-même. — Comment cela ? — En mettant la tête sur les genoux de ta sœur et en écoutant. (à suivre...)