Résumé de la 4e partie n La sœur trouve des pièces d'or dans le jardin. Elle marie son frère. Mais l'épouse s'avérera jalouse d'elle et cherchera à s'en débarrasser… Le lendemain, en rentrant de la forêt où il était allé chasser, Aubépin prétexta une grande fatigue. Il s'allongea pour se reposer et demanda à sa sœur de s'asseoir près de lui, pour qu'il pût mettre la tête sur ses genoux. La jeune fille, confiante, s'approcha. Aussitôt aux oreilles d'Aubépin, parvinrent les bruits de la sarabande que les serpents menaient dans le ventre de sa sœur. Il en resta stupéfait et, au bout d'un instant, alla trouver sa femme : — Je ne l'aurais jamais cru, dit-il. Sa femme fit mine d'être très attristée — Que deviendrons-nous quand les villageois s'en apercevront ? Tu ne pourras plus sortir sur la place. — Quoi faire ? demanda Aubépin. — Il faut se débarrasser d'elle. — Jamais ! s'écria-t-il. C'est elle qui m'a sauvé des bêtes féroces, elle qui m'a élevé, soigné, nourri jusqu'à ce que je devienne un homme. Sans elle je ne t'aurais jamais épousée. — Alors c'est nous qui devons partir. — Où irions-nous ? — Il y a pourtant un moyen très simple, dit-elle perfidement. — Lequel ? — Tu vas partir avec elle dans la forêt et l'y abandonner. Quelqu'un, c'est sûr, la recueillera. Le lendemain, Aubépin réveilla sa femme et sa sœur de bonne heure et leur dit qu'ils allaient couper du bois dans la forêt, pour leur provision d'hiver, pendant toute la journée. Il prit les haches, les cordes, les cognées, un maillet, une calebasse et, suivi de sa chienne, qu'il tenait en laisse, se dirigea vers les bois. Dès qu'ils furent arrivés, il s'installa dans un endroit avec sa femme, en indiqua un autre à sa sœur un peu plus loin : — Tu vas couper dans ce fourré, lui dit-il. Dès que nous aurons fini de l'autre côté, je t'appellerai et nous remonterons au village. La jeune fille resta tout le jour à débiter du bois dans son coin. Au loin elle entendait les jappements de la chienne d'Aubépin et les coups de sa cognée contre les troncs d'arbres. Le soleil bientôt se coucha, mais Aubépin frappait toujours. «Mon frère et sa femme veulent faire en un jour la provision pour tout l'hiver», pensa la jeune fille. Puis la nuit commença à tomber et elle se mit à appeler : «Aubépin ! Aubépin !», mais le fourré était trop dense et Aubépin n'entendait pas. Elle était en train d'appeler quand, de l'autre côté du fourré, lui parvint un bruit de sabots sur le sol et un cavalier parut, monté sur un cheval noir : — Qui que tu sois, dit-il, je te conjure, laisse-moi passer. Il se fait tard et mes enfants m'attendent. — Je suis une créature comme toi, dit la jeune fille. — En ce cas, dit le cavalier, que fais-tu seule à cette heure dans la forêt ? Dans un instant les animaux des bois vont sortir et ils te mangeront. — Mon frère et sa femme coupent du bois tout près d'ici. Tu as dû les rencontrer sur ton chemin. — Tout près d'ici, sur mon chemin, je n'ai rien rencontré... qu'une chienne qui jappe à rendre l'âme. — C'est celle de mon frère. Ces coups que tu entends sont ceux de sa hache. Va, cavalier, passe ton chemin et laisse-moi. Mon frère bientôt viendra me prendre et nous rentrerons au village. (à suivre...)