Un projet de décret exécutif concernant la lutte contre la violence scolaire a été déposé au secrétariat général du gouvernement. Il était temps d'instaurer le débat sur la violence dans les établissements scolaires. Un phénomène qui touche les trois paliers de l'éducation nationale, particulièrement celui du moyen. “L'école ne produit pas la violence, elle en est elle-même victime”, a déclaré Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, qui a pris part à la journée d'étude sur la prévention de la violence en milieu scolaire, hier, à l'institut de formation des maîtres, ex-ITE à Ben Aknoun. Le premier responsable du secteur a reconnu, sans équivoque, que “la violence scolaire existe réellement” dans l'école algérienne. Il a précisé, toutefois, que “la violence n'est pas le produit de l'école, car elle éduque et apprend aux élèves les bons préceptes. Mais elle subit et reflète, également, les problèmes de la société algérienne”. Le ministre n'a pas hésité à faire remarquer que ce phénomène inquiète de plus en plus la communauté éducative. “Ce fléau commence à prendre de l'ampleur chez nous et cela mérite qu'on lui accorde une attention particulière”, a-t-il indiqué. Ce phénomène est lié, selon les différents intervenants, à d'autres fléaux tels que le tabagisme, la drogue… ce qui n'est pas spécifique à une classe sociale ou encore aux conditions défavorables de certaines familles. Par ailleurs, le ministre de l'Education a tenu à rassurer les participants en déclarant qu'“il n'y a pas lieu de s'inquiéter”, car même si le problème existe réellement dans notre pays, il n'a pas atteint des proportions alarmantes, comparé à d'autres pays tels que les Etats-Unis d'Amérique, l'Angleterre, l'Afrique du Sud. Pourtant, des études ont été faites par le secteur de l'éducation nationale et ont révélé que près de 59 000 cas de violence ont été enregistrés dans les trois cycles durant la période de 2001 et 2007. Le cycle le plus touché est celui du moyen, selon cette étude. Au sujet de la prévention et de la lutte contre la violence en milieu scolaire, M. Benbouzid a mis l'accent sur la nécessité d'associer les efforts de toutes les catégories de la société, notamment la famille. Il a préconisé ainsi de traiter ce phénomène avec rigueur et par le biais de textes de loi qui figureront parmi les moyens légaux dont son département usera pour lutter contre ceux qui recourront à la violence au sein ou en dehors des établissements scolaires. À ce propos, le ministre a annoncé qu'un projet de décret exécutif, concernant la lutte contre la violence, a été déposé au secrétariat général du gouvernement. “Les dispositions réglementaires et législatives sont là pour sanctionner tout dépassement : les insultes, les châtiments corporels, les brimades, les humiliations”, a-t-il indiqué. En outre, le premier responsable de l'éducation nationale a rappelé que 1 000 agents de sécurité seront recrutés dans le cadre de l'emploi des jeunes afin de sécuriser les établissements scolaires et protéger les enfants contre ce fléau. Nabila Afroun