Continuons le récit de saint Augustin qui rapporte le second rêve de Gennadius. Celui-ci se rappelle avoir déjà vu le personnage qui lui apparaît et les chants qu'il a entendus. «Il est vrai, reprit le jeune homme, c'est en songe que vous l'avez vu ; et ce qui se passe encore présentement, ce n'est qu'en songe que vous le voyez — Je le crois, répond Gennadius. — Et où est présentement votre corps, reprit le jeune homme qui l'instruisait ? — Dans mon lit, répond Gennadius». Ainsi, c'est le personnage onirique qui pousse le rêveur à prendre conscience qu'il dort et qu'il rêve. le dialogue continuent entre Gennadius et le personnage onirique. «Et ne savez-vous pas, continue le jeune homme, que vos yeux corporels sont présentement fermés et sans action, et que vous n'en voyez rien ? Je le sais, dit Gennadius. — De quels yeux est-ce donc que vous me voyez ? reprit l'autre. Et comme Gennadius hésitait à cette question et ne voyait pas bien ce qu'il avait à répondre, le jeune homme le mena au bout de toutes ces interrogations en lui disant : «De la même manière qu'encore que dans ce moment que vous êtes dans votre lit et endormi, vos yeux corporels soient fermés et sans action, vous en avez d'autres dont vous me voyez, et qui vous servent pendant que les autres ne font rien». La conclusion de ce rêve est un argument en faveur de la survie après la mort. La conclusion du rêve dépasse cependant celles habituelles aux rêveurs lucides à ce sujet : «De même quand vous serez mort, quoique vos yeux corporels n'ayant plus d'action, vous demeurerez vivant et capable de voir et de sentir. Gardez-vous donc bien de douter jamais après ceci qu'il n'y ait une autre vie après la mort.»