Parmi les plus anciens témoignages de rêves lucides, il y a le rêve que saint-Augustin raconte dans une lettre datée de 414 pour servir de preuve à la survie après la mort. Saint Augustin rapporte l'expérience d'un médecin de ses amis, Gennadius, qui, bien que croyant, doutait de la survie après la mort. Gennadius a fait deux rêves, deux nuits de suite. Dans le premier rêve, Gennadius a vu un jeune homme au visage ouvert, l'invitant à le suivre. Ils ont cheminé ensemble et sont arrivés dans une ville. Le rêveur entend alors une musique si belle qu'il en est charmé. Il demanda au jeune homme ce que cela pouvait être. «C'est, lui dit-il, les hymnes des Bienheureux et des saints.» Le rêveur se réveille et ne regarde le rêve que comme un songe. Il l'aurait certainement oublié si un second rêve n'allait lui donner sa dimension réelle. La nuit suivante donc, il reçoit la visite du même jeune homme. Il n'est pas du tout étonné de voir le personnage et lui demande alors s'il l'a reconnu. «oui», dit le médecin. Il lui demande où il l'a vu. Gennadius lui rappelle alors la ville où il l'a conduit et surtout les hymnes et les chants ineffables qu'il a entendus et qui le marquent encore. Alors le jeune homme lui demande si ce qu'il a vu et entendu, il l'a vu et entendu dans la réalité ou en rêve. «en rêve», répond Gennadius. Même si c'est le personnage onirique qui pose la question, il y a bien là une prise de conscience que le rêveur est bien dans un rêve. il s'agit donc d'un cas de lucidité qui va apporter une réponse aux questions qui préoccupent le rêveur.