La visite, hier, du candidat Abdelaziz Bouteflika dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été un grand moment de fête et de liesse pour la population venue l'accueillir et «historique» pour lui qui dira : «Je ne suis pas venu faire un discours, je suis venu pour vous voir», visiblement touché par cette rencontre qui s'est passée sans incidents. Bouteflika qui a tenu à s'incliner devant «la mémoire des martyrs de 2001», dira qu'il peut, à présent, «mourir tranquille». Il soulignera qu'il ignore, jusqu'à présent, qui, d'un côté ou de l'autre, a provoqué cette tragédie nationale. Une réponse à ceux qui demandent «le jugement des commanditaires de la crise de Kabylie». La rencontre entre Bouteflika et la Kabylie était donc une occasion de tourner la page pour ouvrir une porte sur l'espoir. À Tizi Ouzou comme à Béjaïa la population a prouvé à Bouteflika qu'elle veut aller de l'avant, ne pas renoncer à sa part de développement tout en restant profondément attachée à son identité et à sa place au sein de la famille Algérie. «Au sein d'une même famille, même si on se fâche, on se rebelle, on finit toujours par se retrouver et se pardonner», dira Bouteflika qui soulignera justement qu'en «authentique Amazigh» qu'il est, quand il a une chose à dire il l'a dit en face sans détours, «car je ne frappe jamais dans le dos» et lorsqu'il se trompe, il sait faire son mea culpa, insiste-t-il. Pour la Kabylie, il dira que les deux wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa vont bénéficier de programmes encore plus ambitieux que les précédents, sauf que pour la première wilaya il faut que la population contribue à régler le «problème majeur» du foncier que l'Etat est prêt à acheter au prix coûtant pour réaliser des équipements d'utilité publique. Bouteflika n'a pas présenté son programme, estimant que la population n'a qu'a faire le bilan de ce qui a été fait depuis 1999 pour décider de la voie qu'elle veut faire prendre à l'Algérie : la continuité ou le changement. Un passage réussi pour Bouteflika en Kabylie où aucun incident n'a été relevé, et ceux qui voulaient en créer, étaient tout simplement noyés dans la population, dépassés par la maturité de la région qui refuse de rester en marge du développement, en marge de l'Algérie... Paroles de candidats Abdelaziz Bouteflika depuis Tizi Ouzou : «Je peux dire que je suis un authentique Amazigh et quand j'ai quelque chose à dire à quelqu'un, je le lui dis en face. Lorsque je me trompe, je sais faire mon mea culpa. Je n'ai jamais frappé quelqu'un dans le dos encore moins les enfants de mon pays et maintenant, après l'accueil qui m'a été réservé à Tizi Ouzou, je peux mourir tranquille.» Moussa Touati depuis Naâma : «Il est erroné de penser ou de dire que les résultats de l'élection présidentielle sont connus d'avance et qu'il est vain d'y participer.» «Tant qu'il y aura des jeunes, l'espoir est permis et l'Algérie retrouvera sa prospérité.» Louisa Hanoune depuis Sidi Bel Abbes : «Nous avons rendez-vous avec l'histoire, soyez à la hauteur et votez pour moi. Je suis fière d'être la seule femme et socialiste qui se présente à la course présidentielle afin de sortir le pays de la crise.» Ali Fawzi Rebaïne depuis Laghouat : «Je m'engage à accorder un intérêt particulier aux régions du Sud par la réhabilitation de ses atouts économiques notamment le tourisme et l'agriculture.» Mohamed Saïd depuis Ghardaïa : «La classe politique actuelle a failli à sa mission… Il est temps d'apporter le changement afin de garantir le bien-être de la population par une gestion optimale des deniers publics, la création de la richesse, de l'emploi et la promotion de l'habitat.» Djahid Younsi depuis Tiaret : «L'absence d'équité devant l'impôt fait que les impôts sont prélevés sur les revenus des pauvres et des couches moyennes, alors que les fortunés et les hommes d'affaires ne s'en acquittent même pas.» Le programme d'aujourd'hui Voici le programme de la dixième journée de la campagne électorale : p Abdelaziz Bouteflika à Tamanrasset, à Illizi et à Laghouat. p Moussa Touati à Tlemcen, à Aïn Témouchent et à Sidi Bel Abbes. p Louisa Hanoune à Béchar et à Tamanrasset. p Ali Fawzi Rebaïne à El-Oued. p Mohamed Saïd à Ghardaïa et à Ouargla. p Djahid Younsi à Relizane.