Test n Il régnait une grande effervescence à la salle du lycée sportif Mazouza de Blida vendredi dernier ! Des dizaines d'enfants en kimono, accompagnés de leurs parents, s'apprêtaient à l'examen de passage de grade. L'épreuve s'est déroulée sous les yeux de l'expert fédéral Ounedjar Kamel, 5e dan de karaté, venu marquer de sa présence et de son savoir ces enfants issus du dojo blidéen de karaté-do. Le club renaît depuis quatre mois et ce premier examen permet un départ vers des «conquêtes» au niveau national, selon l'entraîneur Hamida Omar, 44 ans et de nombreux titres acquis depuis 1978. 31 ans sur un tatami et un 4e dan en karaté mais une volonté farouche d'implanter la discipline et sa philosophie à Blida. C'est le retour du karaté à Blida et l'élite dégagée ce vendredi, une vingtaine, formera l'ossature d'un véritable fer de lance de la discipline dans la région. Sans subvention, surtout quand on sait qu'un tapis de moins de 2 m revient à 4 000 DA, qu'une salle nécessite 68 m de tapis, des sacs, des glaces, des gants, des kimonos... et tout cela sans parler des regroupements, des stages en altitude, de la surveillance médicale et alimentaire ? «Ce vendredi a été la confirmation d'un niveau et du retour du dojo à l'échelle régionale», dira M. Bendali, trésorier du club. «Le bébé est né» était la phrase qui revenait dans la bouche du technicien Hamida. Des parents affirmaient que ce technicien ne néglige aucun aspect du parcours des enfants ; il leur demande ce qu'ils mangent, se déplace jusqu'à leurs établissements scolaires, s'inquiète de leurs résultats et veillent même sur leur équilibre psychologique. Une centaine de licenciés au dojo blidéen et un président heureux, M. Bengayou. Celui-ci a été longtemps malade et il reprend ses fonctions de responsable, fier des résultats après quatre mois d'activité. L'ambition du club ne s'arrête pas au niveau national. «Nous voulons donner la réelle image de la jeunesse algérienne à l'échelle internationale», assure M. Hamida qui ne doute point que des sponsors sauront prendre en charge le club et sa philosophie. «Le parrainage est une nécessité et la rentabilité existe pour les deux parties», dira M. Bendali. Se découvrir soi-même, travailler en harmonie avec son corps, apprendre la maîtrise de soi et avoir confiance en ses possibilités, ce sont là quelques-uns des objectifs visés à travers la pratique de cette discipline qui trouve de plus en plus d'adeptes, chez les tout jeunes notamment. Le technicien a eu déjà à exhiber à Carcassonne les plus jeunes ceintures noires du monde en 1992 avant que la fédération internationale ne limite les minima pour l'acquisition de ce grade à 16 ans. 136 heures de pratique ont été nécessaires à quelques filles et garçons pour devenir des ceintures bleues. 08 filles et 12 garçons forment l'élite du club qui approche les 100 licenciés d'une discipline qui semblait avoir perdu son aura au fil des années ; le retour de Hamida va donner un souffle nouveau à cette discipline. La Fédération algérienne de karaté et taek-wando (FAKT) a été créée en 1985 sous l'égide du regretté Tifaoui ; aujourd'hui des techniciens la remettent sur les rails et c'était tout un plaisir de voir ces jeunes âgés de moins de 5 ans fouler le tatami à Blida, sous l'œil affectueux de parents venus en nombre.