Des salariés de la filiale française du groupe américain Caterpillar, excédés par des centaines de licenciements, ont séquestré, hier, mardi, leurs dirigeants comme l'avaient fait, avant eux, ceux de deux autres entreprises, de plus en plus radicalisés face à la crise. Ces responsables de Caterpillar ont été libérés ce mercredi matin. Nouvelle illustration de cette tension croissante, une centaine de salariés du groupe de distribution et de luxe PPR (Fnac, Printemps) ont bloqué en fin de journée pendant une heure dans un taxi à Paris le président du groupe, François-Henri Pinault, un des plus grands patrons français. M. Pinault, dont le groupe a annoncé des «plans d'économies» qui pourraient se traduire par 1 200 suppressions d'emplois, n'a pu repartir qu'après l'intervention des forces de l'ordre. À Grenoble, le directeur de l'usine Caterpillar et quatre autres responsables du constructeur d'engins de chantier étaient retenus hier par des grévistes qui exigent des négociations sur les indemnités de licenciement. «On les retient dans le bureau du directeur», «on ne va pas les laisser partir», a indiqué un délégué syndical. Caterpillar supprime 25 000 emplois dans le monde et sa filiale française a annoncé en février une réduction des effectifs de 733 postes sur ses sites de Grenoble.