Plus l'échéance électorale se rapproche et plus les prix des fruits et légumes flambent. Y a-t-il un lien de cause à effet entre l'événement du 9 avril et cette mercuriale qui s'affole comme elle ne l'a jamais été ? Qui est responsable de cette nouvelle agression du pouvoir d'achat du pauvre citoyen ? Les prix des produits alimentaires de large consommation, notamment ceux des légumes, ont anormalement flambé ces derniers jours à telle enseigne que vite un lien a été établi, par certains, avec la campagne électrorale. Une simple virée dans les marchés est édifiante. Un kg de pommes de terre cédé entre 80 et 90 DA, de carottes à 60 DA, de tomates à 120 DA, d'oignons à 60 DA et d'oranges à 150 DA. Selon certains commerçants opérant au marché de gros des Eucalyptus, cette hausse est due à la spéculation et non aux détaillants. «C'est le marché qui décide», lancera l'un d'eux. D'autres évoquent la loi de l'offre et de la demande. Selon d'autres, la flambée est due aux détaillants qui achètent à des prix bas, mais qui revendent la marchandise à leur guise. C'est le cas d'un détaillant qui a acquis une importante quantité de tomates à Adrar à 40 DA, et qui l'a écoulée à 120 DA à Alger. Les agriculteurs se disent victimes des détaillants qui se font «un argent fou» sur leur dos. C'est l'exemple d'un agriculteur venu d'Aïn Defla pour vendre sa récolte. «Je suis venu vendre mon produit à 15 ou 20 DA aux détaillants, et ces derniers fixent les prix comme bon leur semble», dira-t-il avant d'ajouter : «Nous les agriculteurs, nous ne gagnons rien, ce sont les commerçants qui en tirent de gros bénéfices». Selon d'autres sources, des parties inconnues ont confisqué d'importantes quantités de légumes et fruits pour augmenter les prix de ces produits dans le but de déstabiliser le pays à la veille de l'élection présidentielle du 9 avril. Devant une telle situation qui a déclenché le mécontentement des citoyens, le ministère de l'Agriculture a rassuré que d'importantes quantités de pommes de terre seront mises sur les étals d'ici à la fin du mois d'avril et au début du mois de mai. Quelles que soient les raisons derrière cette hausse scandaleuse, le simple citoyen demeure la principale victime de cette situation intenable. Des mesures d'urgence s'imposent et une réforme globale du système de distribution et de commercialisation sont impératives. Les prix de certains produits agricoles Pomme de terre 80/90 DA Haricots verts 170 DA Chou-fleur 120 DA Carottes 60 DA Tomates 120 DA Oignons 60 DA Laitue 60 DA Fèves 70 DA Navet 90 DA Piment 200 DA Courgettes 90 DA Oranges 150DA