Les responsables des secteurs de l'agriculture et du commerce accusent, à chaque fois, les spéculateurs d'être derrière la flambée des prix. C'est le même discours qui revient à chaque fois : «Nous allons lutter contre la spéculation.» Mais sur le terrain, la réalité est toute autre. Les commerçants, aussi bien les grossistes que les détaillants, font la loi au détriment du consommateur. Lors des débats sur la flambée des prix à l'Assemblée populaire nationale (APN), l'année dernière, Saïd Barkat, alors ministre de l'Agriculture, n'avait pas trouvé mieux pour justifier les augmentations ayant touché certains produits de première nécessité, que d'avancer le phénomène de «la spéculation qui tend à se généraliser». Le responsable avait insisté sur le fait que «le marché était suffisamment approvisionné et la hausse des prix était causée par le phénomène de la spéculation». L'analyse était suivie de mises en garde. «Nous allons éradiquer ce fléau», avait-il rassuré. Pour sa part, le ministre du Commerce avait indiqué que les services du contrôle veilleraient à la stabilisation des prix et que la situation serait rétablie définitivement. Toutefois, il s'est avéré par la suite que les spéculateurs n'ont pas été dissuadés par ces menaces et ces rappels à l'ordre. Ils ont parfaitement compris que les conditions actuelles de l'économie nationale sont en leur faveur...