Afin de venir à bout des marchés informels, les membres de la commission économique et financière du Conseil de la nation ont appelé le ministre du commerce, El Hachemi Djaaboub, à exploiter les structures étatiques (souk el fellah et espaces de distribution et de commercialisation), créées du temps de l'économie centralisée. Les sénateurs ont également demandé au ministre de renforcer les brigades de lutte contre la fraude et la spéculation. Le communiqué rendu public par cette commission évoque le recours à «la mobilisation de la force publique pour contrecarrer cette spéculation et cette fraude afin d'éviter au citoyen de payer un lourd tribut». Le communiqué estime que cette situation «peut aller jusqu'à porter atteinte à la sécurité alimentaire et à la santé publique». Auparavant, un exposé sur «la hausse des prix et les moyens de contrôle» a été présenté par El Hachemi Djaaboub qui est revenu sur les activités prises en charge par le secteur du commerce et les missions qui lui sont dévolues notamment en matière de contrôle et de répression de la fraude. Il ne manquera pas d'évoquer les plus importantes, à l'instar «du renforcement des outils de contrôle pour la lutte contre le commerce informel et le marché parallèle». Il rappellera les nombreuses mesures mises en place par l'Etat «pour faire face à la spéculation qui porte atteinte au pouvoir d'achat du citoyen». Mais, entre le discours répété à chaque occasion et le concret, il y a beaucoup à dire. D'aucuns ne peuvent aujourd'hui nier la réalité amère de la flambée des prix des produits de large consommation et la spéculation dont ils font objet. Une réalité qui a malheureusement saigné les citoyens de la couche moyenne surtout pendant le mois sacré du Ramadhan, l'Aïd et la rentrée scolaire. Cette hausse et la spéculation sur les prix sont maintenant devenues une réalité au quotidien. Certains commerçants n'attendent plus les grandes occasions pour se remplir les poches, ils le font à longueur d'année. D'ailleurs, rappelons-le, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est montré intransigeant lors de la dernière audition du ministre du Commerce quant à ces prix et cette spéculation. B. A.