Annonce n Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a annoncé, hier, dimanche, qu'il démissionnerait «avant la fin de la semaine» pour se «porter candidat à l'élection présidentielle» anticipée du 6 juin. Dans une conférence de presse à Nouadhibou, le général Ould Abdel Aziz a déclaré : «J'ai annoncé que je démissionnerais avant le 22 avril, ce sera fait avant la fin de cette semaine.» «Je ne démissionnerai pas pour le simple fait de démissionner. Je le ferai pour me porter candidat à la présidentielle», a ajouté l'officier de 52 ans, au pouvoir depuis le coup d'Etat du 6 août 2008. Pour être candidat, il doit démissionner 45 jours avant le scrutin à la fois de l'armée et de la présidence du Haut Conseil d'Etat, une junte exclusivement composée de militaires. Il a décrit ainsi le scénario des prochaines semaines : «Le Haut Conseil d'Etat (HCE) restera en place. Il sera dirigé par l'officier qui me suit en grade», a-t-il précisé, évoquant sans le nommer le général Mohamed Ould Ghazouani, chef d'état-major de l'armée nationale. Selon le général, «le gouvernement va également démissionner», mais il lui sera demandé de «continuer à expédier des affaires urgentes et courantes jusqu'aux élections». Il a, par ailleurs, assuré qu'à partir de sa démission, «une période de transition s'achèvera et une nouvelle commencera, sous la direction du président du Sénat mauritanien qui assurera l'intérim du chef de l'Etat jusqu'à l'élection présidentielle». Plusieurs partis ont déjà annoncé qu'ils boycotteraient ce scrutin qui ne fera qu'entériner, selon eux, le coup d'Etat. Ils accusent le général d'avoir verrouillé l'issue de la compétition et de faire campagne depuis des mois, aux frais de l'Etat, à travers le pays. Le parti RFD d'Ahmed Ould Daddah, personnalité importante de la scène politique mauritanienne, qui entend boycotter la présidentielle de juin, fait face, depuis hier dimanche, à une grave scission. Toutefois, un important groupe de cadres du Rassemblement des forces démocratiques (RDF) a souhaité que le parti participe à la présidentielle du 6 juin, voulue par le pouvoir militaire. Par ailleurs, le chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, a affirmé, hier, dimanche, que les «sanctions de l'Union africaine» (UA) visant les dirigeants du pays «ne sont pas et ne seront pas effectives». «Même si 50 pays africains, et non pas les 15 du Conseil de paix et de sécurité (CPS de l'UA), décident de ces sanctions, rien ne changera la donne», a-t-il ajouté.