Conditions n Il ne suffit pas d'être étudiant pour pouvoir étudier en France. Il faut satisfaire des exigences rigoureuses et «mettre le paquet». La procédure pour obtenir un visa d'études pour la France relève d'un vrai parcours du combattant. Cela à cause des conditions exigées et des différentes étapes qu'il faut passer avec succès. De ce fait, les étudiants sont confrontés à une sélection très stricte et rigoureuse. Celle-ci fait partie, bien évidemment, de la nouvelle politique globale d'immigration entreprise par la France depuis quelques années et dictée par un Nicolas Sarkozy imperturbable et catégorique sur cette question. D'ailleurs, il n'a pas cessé de le rappeler lors de ses différents voyages effectués en Algérie, en déclarant clairement : «La France continuera d'accueillir les étudiants algériens mais, il est clair que nous ne devrons accueillir que les meilleurs.» En effet, pour avoir un visa d'études, les étudiants algériens sont appelés à passer avec succès toute une série de tests et d'avoir toutes les qualités requises. Avant 2004, année de l'introduction du fameux Test d'évaluation de connaissance de la langue française (TCF), les démarches étaient beaucoup plus souples et simples. «Avant cette date, il y avait des étudiants qui réussissaient à avoir leurs visas, ils sont actuellement en France sans maîtriser vraiment la langue française. Ils trouvaient même des difficultés à rédiger leurs lettres de motivation et leurs projets d'études en France, mais comme à cette époque, le TCF n'était pas exigé, ils ont fini par avoir leurs visas sans problème, ce qui n'est pas du tout le cas actuellement où même le TCF ne suffit pas pour aspirer à avoir un visa d'études», affirme un étudiant qui se démène pour avoir le fameux sésame. Ce qui est tout à fait vrai, puisque, depuis 2004, une batterie de mesures visant à trier les meilleurs éléments, est ordonnée par les services français concernés. D'abord, les étudiants candidats, et avant de déposer leurs dossiers de préinscription, doivent ouvrir auprès du CCF (Centre culturel français) leurs comptes personnels sur le site www.algérie.campusfrance.or. Les frais d'inscription sont fixés à 1 500 DA. On indique qu'on 2007, on a enregistré plus de 30 000 ouvertures d'espaces personnels sur ledit site. Ensuite, ils doivent s'inscrire pour le test de langue en payant 5 000 DA. Ils doivent avoir le niveau exigé, qui est le niveau 4 ou plus (400 points ou plus). Celui qui n'arrive pas à obtenir ces résultats est appelé à refaire le test et dépenser encore 5 000 DA. Comme ils sont appelés à déposer leurs dossiers et les documents nécessaires traduits (relevés de notes, attestations de succès…), accompagnés des pièces originales en vue de l'étude de leur authenticité. En ce qui concerne le choix des établissements universitaires, les étudiants ont le droit de procéder au choix de six universités qui dispensent l'enseignement dans leurs spécialités respectives et qu'ils trouveront sur le réseau web. Notons que plus de 150 établissements universitaires français sont adhérents au réseau Campusfrance. Les étudiants sont également obligés d'avoir un entretien d'une demi-heure environ, au niveau du CCF. Les frais de l'entretien s'élèvent à 2 500 DA. Une fois réussi cet entretien et obtenu un avis favorable d'une université française, l'étudiant peut déposer, au consulat général de France, son dossier de demande de visa en l'accompagnant d'une attestation bancaire prouvant qu'il a dans son compte 5 000 euros minimum et en payant 5 000 DA comme frais de traitement de dossier. A propos de l'attestation bancaire qui constitue un vrai problème pour plusieurs étudiants, ceux interrogés déclarent qu'ils se débrouillent pour réunir cette somme grâce à l'apport de parents et de proches ou tout simplement en empruntant. Outre la complexité des conditions, les frais des démarches constituent aussi un frein pour plusieurs étudiant qui ne cessent d'assimiler les Centres culturels français à des véritables centres commerciaux où «un véritable commerce se pratique sur le dos de nos étudiants». Pour preuve, ils avancent le nombre d'étudiants ayant des dossiers complets, mais qui ont vu leurs demandes de visas refusées sans motif. Cela dit, si l'octroi du visa reste lié à l'appréciation souveraine des services consulaires français, nul ne peut nier, en revanche, la logique commerciale qui entoure le traitement des dossiers des candidats.