Histoire n L'actuel entraîneur du MO Constantine, le Franco-Serbe Darko «Daniel» Janakovic, est entré de plain-pied, lundi, dans les annales du derby constantinois. Ainsi, il devient le premier technicien étranger à avoir gagné ce match deux fois en une saison et avec les deux clubs à la fois. En effet, Janakovic était l'entraîneur du CS Constantine à l'aller puisque le président Mourad Mazar avait sollicité ses compétences en début de saison avant de le renvoyer en le critiquant de manière virulente, malgré la victoire sur son voisin et rival de toujours (1-0). Quelques semaines ont passé, le MO Constantine fait appel à ce même Janakovic pour reprendre en main la barre technique de l'équipe des oulémas alors que le CSC poussera vers la sortie son adjoint resté chez les Sanafir pour le remplacer par Jean Castaneda, l'ex-gardien de l'AS Saint-Etienne. Les deux clubs s'apprêtent alors à se croiser pour la manche retour suscitant un débordement passionnel durant plusieurs jours, surtout que la première date de ce match a été reportée en raison du déroulement de la rencontre de coupe entre le CA Bordj Bou-Arréridj et le MC El-Eulma au stade Hamlaoui. Le temps que de folles rumeurs circulent dans la ville des Ponts, notamment après les déclarations du président clubiste Mourad Mazar qui aurait insinué que si le MOC joue l'accession il aura fait le nécessaire pour l'aider à représenter Constantine en Nationale Une ! Comprendra qui veut. Cette sortie tonitruante du boss du CSC déclencha une grosse polémique dans toute la ville et remet au goût du jour l'histoire «d'arrangement» du match qui restera en veilleuse jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre Haddada de ce 47e derby constantinois. La victoire du MOC est méritée dans un match qui n'a valu que par sa première mi-temps au cours de laquelle la partie a été scellée avec d'abord une ouverture du score de Boulemdaïs pour les Vert et Noir dont les supporters, en grand nombre, enflamment l'enceinte de Hamlaoui aux trois quarts à leur avantage. Mais l'abnégation des Mocistes finira par payer à deux reprises : une égalisation de Daira de la tête peu avant la demi-heure de jeu puis un second but à la dernière minute de Ouichaoui, trois minutes après l'expulsion de Khelaf (côté CSC) et Aoun Seghir (côté MOC). Janakovic tiendra ainsi sa revanche sur Mazar et les Clubistes qui l'ont «renvoyé» comme un malpropre et l'honneur est sauf pour un derby qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive. Les joueurs mocistes devront bénéficier d'une grosse prime (on parle de 20 millions de centimes par joueur), alors que les Clubistes n'auront que leurs yeux pour pleurer pour avoir laissé passer l'occasion de prendre la première place de la Super DII aux côtés du WA Tlmecen et du Paradou AC (tous deux avec 45 points, soit trois longueurs d'avance sur le CSC). Couleurs et année de discorde n Les fans du CSC n'ont pas ménagé le président Mazar et l'entraîneur Castaneda en les abreuvant d'insultes à la fin du match, car à leurs yeux ce sont les premiers responsables de ce cuisant revers devant «l'ennemi», tout en applaudissant les joueurs pour s'être battus jusqu'à l'ultime minute. Mazar paye ainsi ses errements stratégiques et ses déclarations tapageuses, lui qui s'est mêlé aux supporters avant la rencontre et en choisissant des maillots aux couleurs Jaune et Noir qui ne sont pas celles du club avec un grand 1898 au milieu. Ce chiffre fait référence évidemment à la doyenneté autoproclamée du CSC alors que l'histoire officielle du football algérien retient le Mouloudia d'Alger, né en 1921, comme étant le doyen des clubs algériens. Le Club Sportif Constantinois, lui, est né officiellement avec cette appellation en 1926 avec comme premier président Salah Abderahim. L'année 1898 fait plutôt référence à un autre club, l'Iqbal Emancipation une des premières sociétés sportives comme il en a existé à cette époque. Le CSC risque de terminer la saison à huis clos n Enfin, on regrettera les comportements inadmissibles de plusieurs supporters du CSC qui se sont adonnés à des actes de vandalisme et de violence à la fin de la rencontre. Des sièges tout neufs ont été arrachés et jetés sur la main courante, des équipements sociocollectifs ont été saccagés hors du stade sans compter des échauffourées avec les forces de l'ordre. Dans le même sillage, le rapport des officiels de ce derby a été accablant, notamment vis-à-vis de la galerie du CSC pour son comportement, ce qui signifie que la Ligue nationale de football (LNF) va certainement être conduite à prononcer le huis clos pour le ou les prochains matchs des Clubistes. Cela intervient à un moment crucial où le CSC joue l'accession et qu'il aura besoin de ses précieux et véritables supporters.