La valorisation du métier de vétérinaire passe inévitablement par la sensibilisation des éleveurs quant à leur précieux apport pour la bonne santé du cheptel. Beaucoup de travail reste à faire dans ce sens car la plupart des éleveurs estiment que la mission du vétérinaire se limite seulement à l'insémination artificielle des vaches laitières. «Les éleveurs ne font appel au vétérinaire que lorsqu'ils veulent inséminer une vache et la plupart d'entre eux ignorent les conditions nécessaires pour la santé de leur cheptel», affirme un groupe de vétérinaires praticiens, rencontrés, hier, en marge des journées scientifiques organisées à l'Ensv. Les éleveurs, notamment ceux des régions enclavées et qui possèdent pourtant un grand nombre de bêtes, ne sollicitent le vétérinaire que lorsqu'ils voient qu'une bête est à l'agonie. «Parfois, le vétérinaire fait de gros efforts et finit par sauver la bête in extremis, mais dans la plupart des cas, les tentatives de sauver l'animal agonisant sont vaines. Il faut sensibiliser les éleveurs et mettre en place des mécanismes juridiques les obligeant à vacciner et à soigner périodiquement leur cheptel», affirment nos interlocuteurs à l'unanimité. Certains éleveurs procèdent également à des manœuvres très préjudiciables en achetant des produits pharmaceutiques et procèdent eux-mêmes à la vaccination des bêtes. D'ailleurs, les producteurs de ce genre de médicaments, les délégués médicaux ainsi que les vétérinaires privés ont tenu à dénoncer cette anarchie et appellent les autorités à mettre de l'ordre dans ce domaine pour améliorer les conditions d'élevage dans notre pays.