D'auteurs auteurs, qui ne sont ni psychologues ni psychanalystes, se sont intéressés au rêve. Ainsi Delage, qui a travaillé sur le rêve, se présente à la fois comme biologiste et comme médecin. «Dans cette courbe continue, écrit-il, qui représente la complication progressive du rêve, il est cependant deux points singuliers qui méritent d'être signalés dès maintenant : ce sont le rêve conscient et le rêve dirigé. Le rêve conscient est caractérisé par le fait que le rêveur sait qu'il rêve ou, tout au moins, soupçonne qu'il rêve, se demande s'il ne rêve pas. Le rêve dirigé est celui où le rêveur, non seulement sait qu'il rêve, mais agit sur son rêve, le dirige à sa volonté. A un premier degré, le dormeur exerce sa volonté seulement sur ses propres actes, va où il veut, fait ce qu'il veut au milieu de personnages qui jouissent de la même liberté que lui et dans un décor sur lequel il n'a point d'action. A un degré plus accentué, il fait mouvoir à son gré les personnages et dispose les tableaux et les scènes. C'est presque la rêverie, avec cette seule différence que les tableaux et les scènes ont, par leur caractère hallucinatoire, l'objectivité de choses réelles, et non, comme dans la rêverie, l'aspect plus terne d'images mentales ou de simples pensées.» Un autre auteur, Mary Arnold-Forster, s'interroge : «Notre volonté, par exemple, est-elle entièrement suspendue dans le sommeil, comme le présupposent nombre d'autorités reconnues ? Ou bien peut-elle, pour le moins, exercer un contrôle partiel sur nos autres facultés ?» la réponse est que, dans certains rêves, la conscience est bien présente.