Résumé de la 49e partie n La famille de Charles Lafarge a déposé plainte, et une enquête est ouverte. De fortes présomptions pèsent sur Marie. Le corps de Charles est transféré à la morgue de Brive où son autopsie est faite par plusieurs médecins, dont les docteurs qui ont traité le défunt, Bardou, Massenat et Lespinasse. Le rapport est remis à la justice le 22 janvier 1840. Les médecins ont procédé à l'énucléation de l'estomac du défunt sur lequel les analyses ont porté. Les docteurs Massenat et Lespinasse ont traité à l'acide nitrique les membranes de l'estomac et une partie de son contenu, puis à l'hydrogène sulfuré : ceci a permis d'obtenir le fameux sédiment blanc qui, selon les toxicologues de l'époque, était la preuve de la présence d'arsenic. Le rapport indique encore que le sédiment a été longuement chauffé dans une éprouvette, mais malheureusement, l'éprouvette a explosé et le sédiment a été perdu. Cependant, les médecins relevaient la présence d'«acide arsenical» dans les membranes de l'estomac et son contenu. La conclusion du rapport est clair : «Charles Lafarge a succombé à un empoisonnement par l'arsenic.» Les médecins ont également analysé le lait de poule, préparé par Marie, l'eau de fleur d'oranger et la panade. Soumis à l'action de l'acide sulfuré, on y a relevé un dépôt jaunâtre qui se dissout dans l'ammoniaque : c'est, selon les médecins, la preuve irréfutable de la présence d'arsenic. On a également traité les vomissures du défunt, en utilisant le même procédé : on y a relevé une légère teinte jaune, ce qui montre que la dose de poison ingéré était, au moment du vomissement, minime. Enfin, on a étudié la mort-aux-rats préparé par le jardinier. Elle ne contient pas d'arsenic, mais de la farine : dès lors, on comprend pourquoi le produit n'ait pas tué les rats. L'explication est que Marie Lafarge a remplacé l'arsenic par de la farine et utilisé le poison pour empoisonner son époux ! Le 24 janvier, le juge d'instruction Moran se rend au Glandier, à la recherche de nouveaux indices. Il rencontre Emma qu'il sait proche de Marie. En réalité, Emma s'est un peu éloignée de Marie ; elle commence à la soupçonner. — vous n'avez rien à me dire ? La jeune femme hésite. — j'ai quelque chose qui pourrait vous intéresser… Elle lui apporte la boîte de malachite qu'elle a subtilisée à Marie. — C'est quoi ça ? — elle appartient à Marie, Elle explique comment elle l'a eue. — j'ai vu Marie y prélever de la poudre blanche et la mélanger à une potion qu'elle a préparée pour Charles… Elle disait qu'elle contenait de la gomme arabique. Moran récupère la boîte et la fait analyser. On chauffe son contenu qui se met aussitôt à dégager une forte odeur d'ail : c'est l'odeur caractéristique de l'arsenic ! (à suivre...)