Il ne s'agit pas du «mur de la honte», long de 730 km, qu'Israël a construit en Cisjordanie palestinienne pour sa «sécurité», ni du «mur de Berlin» détruit en 1989 pour marquer la réunification de l'Allemagne, mais des barrières physiques construites par les européens et les Etats-Unis dont le but est d'empêcher l'accès des clandestins africains pour éviter que ces derniers n'entrent dans leurs territoires. A Melilla et à Ceuta, deux enclaves espagnoles en territoire marocain, deux barrières physiques y ont été érigées à cet effet, et financées principalement par l'Union européenne (via la Frontex). D'une longueur de 12 km pour la première et de 8 pour la seconde, la hauteur de ces barrières est de 6 mètres coiffées de barbelés. Ces barrières ont coûté 63 millions d'euros. Elles sont sous surveillance policière permanente et assistées par un réseau de câbles souterrains avec des capteurs électroniques de bruit et de mouvement, des systèmes d'éclairage puissants et de vision nocturne ainsi que des caméras vidéo. Et si les clandestins arrivent à franchir ces barrières sophistiquées, ils tomberont sous les balles des gardes postés tout au long de ces clôtures. Des sources affirment que de nombreux clandestins ont été tués en tentant d'escalader ces barrières qui ressemblent plutôt à des lignes fixant des limites entre deux mondes différents. Au niveau de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis au sud de San Diego (Californie), un passage fréquenté par les clandestins, les Américains ont élevé également une barrière pour mettre un terme aux flux des clandestins. Selon des informations, ils veulent la prolonger jusqu'au golfe du Mexique, sur un tracé de plus de 3 000 km. Des mesures draconiennes et parfois absurdes qui témoignent de la volonté de ces pays d'aller vers l'interdiction pure et simple de l'immigration vers leurs territoires.