Les Palestiniens, forts de l'avis de la Cour internationale de Justice (CIJ) déclarant illégale la barrière érigée en Cisjordanie, s'apprêtaient samedi à saisir l'Onu pour mettre la pression sur Israël, qui compte sur Washington pour bloquer d'éventuelles sanctions. Le représentant palestinien à l'Onu, Nasser Al-Kidwan, a affirmé que l'Autorité palestinienne allait porter la question devant l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l'Onu après que la CIJ, basée à la Haye, eut déclaré vendredi la barrière illégale et appelé à son démantèlement. “Nous allons d'abord nous adresser à l'Assemblée générale de l'Onu, qui a sollicité l'avis consultatif de la CIJ, puis au Conseil de sécurité. Nous allons placer le Conseil de sécurité devant ses responsabilités”, a affirmé M. Kidwa au quotidien Al-Ayyam de Ramallah. “Nous n'allons pas négocier avec Israël à propos du mur. Israël doit arrêter sa construction, détruire les portions déjà construites et compenser les Palestiniens pour les dommages qu'ils ont subis”, a-t-il ajouté. Parlant à l'issue d'une rencontre à Ramallah avec l'émissaire européen au Proche-Orient, Marc Otte, le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï a lui aussi affirmé que “l'Onu et la communauté internationale ont la responsabilité de mettre en place des mécanismes pour faire appliquer la décision de la CIJ sur le mur”. “Nous devons examiner la décision de la cour. Il ne faut pas tirer des conclusions hâtives. Il s'agit d'un avis consultatif qui doit revenir devant l'Assemblée générale” de l'Onu, a pour sa part déclaré M. Otte. Il a rappelé que l'Union européenne s'était toujours opposée à la barrière de séparation “non seulement parce qu'elle est bâtie en territoire palestinien mais parce qu'elle crée des difficultés pour une solution basée sur deux Etats” israélien et palestinien. Si les Palestiniens semblent assurés d'obtenir le soutien de l'Assemblée générale, leurs efforts de voir Israël condamné ou frappé de sanctions par le Conseil de sécurité paraissent voués à l'échec, l'Etat juif pouvant compter sur le soutien des Etats-Unis pour bloquer toute résolution en ce sens. La radio publique israélienne a, en effet, affirmé qu'Israël a d'ores et déjà reçu des assurances de Washington qu'il empêcherait l'adoption de toute résolution lui imposant des sanctions, comme le souhaitent les Palestiniens. R. I./A.