Les collégiens et lycéens japonais, surtout les filles, ne s'imaginent plus vivre sans leur sacro-saint téléphone portable, un objet qu'ils utilisent pour échanger quotidiennement des dizaines de courriers électroniques. Selon une enquête réalisée par l'institut de recherches Fujitsu pour le compte du gouvernement auprès de quelque 10 500 enfants dans tout le pays, 95,9% des lycéens, 45,9% des collégiens et 24,7% des écoliers du primaire possèdent leur propre téléphone portable. Dans tous les cas, le nombre des filles possédant des portables est nettement supérieur à celui des garçons, les Nippones se montrant, dès leur plus jeune âge, des fanatiques de la communication orale et écrite, pas rebutées, au contraire, par les nouvelles technologies. La plupart des écoliers déclarent avoir reçu un portable de leurs parents, qui se disent rassurés de pouvoir contacter leurs chérubins à tout moment. Les collégiens et lycéens, en revanche, possèdent un portable, d'abord «parce que les amis en ont un» ou parce qu'ils pensent que cet objet «rend la vie plus agréable».L'enquête montre que ces adolescents téléphonent très peu, mais échangent essentiellement des messages écrits, lesquels sont de véritables e-mails décorés, tapés avec une dextérité troublante, et non des SMS. Plus de 40% des collégiens et lycéens affirment expédier entre 10 et 50 e-mails par jour, et près de 20% entre 50 et 100. On les voit à proximité des établissements scolaires, dans les transports en commun, déambulant dans les rues, assis sur un banc pour grignoter, les yeux rivés sur l'écran de leur mobile sur lequel le pouce s'agite à une vitesse étonnante. Les services de sécurité impuissants n La loi est très claire. Elle punit toute production ou mise en circulation d'images portant atteinte aux mœurs. Mais il faut reconnaître, cependant, que le travail des services de sécurité est très difficile dans ce domaine. «Aucune loi ne nous autorise à vérifier ou à fouiller le contenu des portables des gens», souligne un policier au commissariat de Chéraga (Alger). Ce dernier assimile un tel procédé au non-respect des libertés individuelles et de la vie privée. «Il n'y a qu'un seul cas où nous pouvons intervenir et agir, c'est quand une personne dépose plainte pour une atteinte aux mœurs (viol, pédophilie, attouchements…). Et même dans ce cas, il faut que le plaignant ait des preuves, reconnaisse des personnes suspectes ou impliquées…», ajoute notre interlocuteur.