Les participantes au 1er colloque sur l'écriture féminine dans le monde arabe, ouvert mercredi à Alger, ont conclu leurs assises jeudi en début de soirée par une série de recommandations dans la perspective des prochaines rencontres. Parmi ces recommandations figurent notamment la création d'un site Internet dédié à l'information sur la production littéraire et autres travaux académiques de femmes dans les pays arabes, l'institution d'un prix pour honorer les meilleures auteurs dans chacune de ces disciplines ainsi que l'établissement de réseaux interarabes «actifs» pour donner une meilleure visibilité aux écrivaines, poétesses et essayistes de ces pays. Sous la houlette de l'association algérienne Femmes en communication, cette rencontre qui a regroupé de nombreuses romancières et universitaires maghrébines et du Moyen Orient, a permis aux participantes de confronter leurs expériences d'intellectuelles activant dans un environnement «souvent hostile» à l'expression publique écrite des femmes, selon l'aveu des conférencières. Outre l'intervention de l'écrivaine saoudienne Samar Al Moqrin, auteur d'un roman controversé sur l'univers carcéral des femmes dans les prisons saoudiennes publié en 2008, la communication de la Tunisienne Amel Grami a suscité un intérêt particulier. Parlant de l'étude de la pensée islamique et de son évolution à travers les siècles, objet de son investigation, l'universitaire tunisienne a préconisé de «revisiter» l'exégèse islamique par des femmes, au moyen d'instruments nouveaux et en appliquant des méthodes modernes. Selon Amel Grani, l'exégèse "fiq'h" n'est pas une «chasse gardée» de l'homme, de même que «l'Islam n'a pas interdit à la femme de commenter le texte sacré ni d'édicter des fetwas», a-t-elle affirmé, s'appuyant sur des exemples d'exégètes musulmanes ayant existé dans l'histoire musulmane, «mais que la tradition et le conservatisme ont occultées», a-t-elle dit.