Investiture n Le président Jacob Zuma, 67 ans, a entamé, aujourd'hui, un mandat de cinq ans, en présence du premier Président noir du pays, Nelson Mandela. Le tribun zoulou chef du Congrès national africain (ANC), élu, mercredi dernier, par le Parlement issu des élections générales du 22 avril, a juré de «protéger tous les Sud-Africains et d'encourager le respect de leurs droits», lors du serment prononcé devant le président de la Cour constitutionnelle. La cérémonie de prestation de serment s'est déroulée comme prévue à 11h 00 (9h 00 GMT) dans les bâtiments de l'Union, qui abritent le siège du gouvernement et les bureaux de la présidence. Une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement parmi 5 000 invités d'honneur, essentiellement africains, ont participé à la cérémonie, dont les controversés président zimbabwéen Robert Mugabe et le roi Mswati III du Swaziland. Le président mozambicain Armando Guebuza et son homologue libyen Mouammar Kadhafi font partie de ces dirigeants. La plupart des dirigeants venus assister à l'investiture, sont africains. Les pays occidentaux ont décidé d'envoyer des personnalités de second rang. Bravant le froid et la pluie, des milliers de citoyens (environ 300 00), certains emmitouflés dans des couvertures, se sont pressés ce matin sur les pelouses qui font face aux imposants bâtiments de l'Union. «Je suis venu du Kwazulu Natal (province de l'est dont est originaire M. Zuma) pour assister à cet événement, je ne le manquerai pour rien au monde», a expliqué un citoyen après avoir passé la nuit dans le train avec six amis. «Nous avons soutenu Zuma pendant ses batailles judiciaires injustifiées. Il est maintenant ici pour diriger le pays», a estimé un autre venu du township de Mamelodi aux alentours de Pretoria. Quelques heures avant la cérémonie, plusieurs milliers de personnes se pressaient sur le gazon en dépit d'une pluie battante et du froid. Le chef du Congrès national africain (ANC) a été élu, mercredi dernier, sans surprise, président par le Parlement, après la victoire écrasante de son parti aux élections législatives du 22 avril. En dépit d'un bilan mitigé en terme de lutte contre la pauvreté et la criminalité, l'ANC, qui a combattu le régime ségrégationniste, conserve toujours le pouvoir qu'elle détient depuis la fin de l'apartheid en 1994. M. Zuma révélera, demain, dimanche, la composition de son gouvernement, qui devra répondre à deux priorités : la lutte contre la pauvreté ( 43% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour) et l'amélioration des services publics pointés du doigt pour leur manque cruel d'efficacité. Par ailleurs, les spéculations vont bon train sur le nom des ministres dont il va s'entourer. Pendant la campagne il a bénéficié d'un fort appui des syndicats et du Parti communiste, mais il a assuré que les portefeuilles ne seraient pas réservés à ses amis. M. Zuma va succéder à Kgalema Motlanthe, qui assurait l'intérim depuis septembre après la démission forcée de la présidence de Thabo Mbeki (1999-2008).