Résumé de la 10e partie n Malgré toute la vigilance du prince et d'Ali Demmo, le serpent réussit à les surprendre et Ali est pétrifié par le souffle du reptile... Le roi était transporté de voir que sa succession était assurée. Mais la reine trouva sa belle-fille tout en larmes auprès du berceau, qu'on avait amené près d'elle pour qu'elle y vît son fils. Elle mit cela sur le compte de la fatigue et demanda aux femmes du palais de veiller de très près sur la santé de la jeune mère. Le garçon, entre-temps, grandissait. Fiancée du Soleil veillait sur lui avec un soin jaloux. En particulier elle ne permettait pas qu'il restât seul avec son père, sous prétexte qu'il était trop jeune encore. Mais, un jour qu'elle était avec ses dames dans une des hautes pièces du palais, elle aperçut par la fenêtre le prince qui, monté sur son cheval avec son petit enfant devant lui, se dirigeait vers le désert et elle comprit. Elle se précipita au-dehors, affolée et suivie de toutes ses servantes, mais, quand elle arriva devant la porte, il était trop tard : le cheval qui portait son mari et son fils avait disparu à l'horizon. Elle s'en revint, épouvantée, au palais, où elle se mit à compter les heures, puis les jours, sans pouvoir manger ni dormir. Le prince, après quelques jours, arriva à l'endroit où il avait laissé Ali Demmo pétrifié. La statue était toujours là, en partie couverte de sable. La main du prince tremblait et son regard était trouble, quand il porta la main sur son fils. Mais la statue de pierre aussitôt commença de prendre vie : la tête d'abord, puis les bras, la poitrine, les jambes. Bientôt Ali Demmo se dressa vivant devant le prince, comme s'il s'éveillait seulement du sommeil d'une nuit. Sa langue, ses yeux redevinrent ce qu'ils étaient jadis, mais Ali Demmo regarda le prince, le vit prostré et tout en larmes, et le souvenir brusquement lui revint. Il allait dire : «Tu n'aurais pas dû» quand il entendit la voix des oiseaux de nouveau sortir des hautes branches de l'arbre : — Le prince n'a pas oublié son ami, dit l'un. — Mais il est tout désespéré, dit un autre. — Il est désespéré parce qu'il ne sait pas qu'il y a un moyen de redonner la vie à son fils. — S'il comprenait, fit le premier, nous lui dirions... — Nous lui dirions qu'il suffit de venir prendre un de nos œufs et de le casser sur le corps de l'enfant. (à suivre...)