Flash-back Les habitants de cette wilaya lugubre mais conviviale, qui vient d?être visitée par le président, sont décidés à sortir du règne de la terreur pour aller vers le développement. Une fois la visite de Bouteflika terminée, que restera-t-il à cette wilaya et ses 42 communes ? Cette question a été posée, sur place, à quelques Tiarétis. Leurs réponses mitigées laissent transparaître, comme partout ailleurs, une attitude de prudence, voire une appréciation non encore définitive quant à l?évolution socio-économique de leur région. Cela dit, vu le décor et l?atmosphère dans lesquels s?est déroulée cette virée présidentielle, la lecture des réponses à cette interrogation met en évidence deux éléments que les Tiarétis avaient failli oublier ces dernières années : les travaux d?infrastructures, fort nombreux, et l?espoir d?un avenir meilleur. Fortement touchée et marginalisée par le terrorisme ? on appelait la région de Tiaret «couronne de la terreur» ? mais aussi par l?instabilité chronique de certains de ses cadres, tous les projets de développement étaient à l?arrêt à cause de la conjugaison de ces deux phénomènes. Cette wilaya, aujourd?hui, donne à penser que dorénavant, elle sera submergée par d?autres préoccupations. Le sentiment d?une possible amélioration du quotidien des citoyens de cette wilaya est fortement présente grâce à ce foisonnement de chantiers pourvoyeurs d?emplois et de projets de développement en tous genres lancés ou inscrits dans l?agenda des programmes locaux ou gouvernementaux. Ce constat, que fera le visiteur de la capitale des Rostomides et ses environs, est confirmé par la multitude de travaux entamés ou qui le seront à court et moyen termes. Toutefois, cette reprise de l?activité à travers le lancement de nombreux projets n?a pas que des avantages. En effet, dès les premiers pas sur la route de l?aéroport Abdelhafid-Boussouf-Aïn Bouchekif, on constate les efforts entrepris pour la modernisation de la ville. Pistes, allées, routes et autres infrastructures de cet aérodrome de moyenne importance sont plus ou moins bien entretenus. Toutefois, on ne sait si cette situation acceptable est due seulement à la visite du chef de l?Etat ou si cela était inscrit au programme local dans cette contrée. En revanche, le centre-ville de Tiaret est boueux. A la question de savoir pourquoi cet état de fait, les connaisseurs des affaires de la ville ont confirmé que dans le cadre de la préparation de la visite du chef de l?Etat, la réfection des avenues et des ruelles de la ville s?est faite dans la précipitation, avec tout ce que cela suppose comme désagréments pour les citoyens. Il faut ajouter les travaux en cours d?une trémie dans le centre, et l?on a une idée de l?état de certaines rues de la ville. D?ailleurs, même les représentants de la presse, venus en nombre couvrir le voyage du président de la République dans la wilaya, ont été logés dans un hôtel privé dont les finitions étaient toujours en cours. Même si les préoccupations premières des résidents de la ville (chômage, logement, alimentation en eau potable et traitement des eaux usées, cause de toutes les maladies à transmission hydriques), sont en train d?être réglées, les habitants de la campagne et des lointaines daïras réclament plus d?aides et de subventions de l?Etat pour exploiter leurs terres et surtout plus d?équipements (sources d?irrigation, réseau électrique et gazier, goudronnage des routes?). Mais, autres temps, autres m?urs : les habitants de ces localités ne comptent pas uniquement sur l?aide de l?Etat ou sur leurs propres efforts pour améliorer un tant soit peu leur quotidien ; ils misent aussi sur les «oualis», ces saints que certains Tiarétis visitent pour connaître chance, bonheur, santé et autres barakas. Nous avons visité l?un de ces lieux bénis, en l?occurrence Sidi-Khaled, où nous avons constaté que nombreux sont les visiteurs des deux sexes venus pour la ziara et ses «bienfaits».C?est peut-être cet appui spirituel, cette soupape d?évacuation du stress dû aux aléas d?une vie quotidienne difficile qui permet à ces Rostomides des temps modernes de continuer à être calmes et accueillants.