Il a rappelé à l'assistance la situation du pays en 1999 et les priorités qu'il s'était données. La wilaya de Boumerdès renoue avec l'ambiance des visites officielles à la faveur de la campagne électorale. Hier c'était au tour du candidat Bouteflika de s'y rendre, dans une tentative de charmer un électorat pas comme les autres. Un électorat meurtri par le séisme du 21 mai dernier qui a coûté la vie à près de deux mille de ses enfants. Un an après, les traces du désastre ont disparu, mais la douleur est encore vivace. Dans la salle omnisports de Boumerdès, le lieu choisi pour le meeting du candidat, l'on remarquera cette forte présence de jeunes, brandissant les portraits du président et scandant l'hymne de la campagne «ohda thania» (deuxième mandat). Tout le monde est fouillé avant d'y accéder. A l'extérieur, plusieurs bus sont stationnés et une très forte présence policière est à signaler. 9h 30, le président fait son apparition sous un torrent d'applaudissements, «Bouteflika président» scande la foule. Il entame naturellement son discours par un flash-back sur le séisme qui a frappé la région. «Grâce à Dieu et aux efforts du peuple algérien et des pays frères nous avons pu surmonter cette tragédie», a-t-il précisé, en réitérant que la catastrophe était naturelle, stigmatisant les parties qui ont voulu responsabiliser le gouvernement. Sur un autre chapitre, le candidat a rappelé à l'assistance la situation du pays en 1999 et les priorités qu'il s'était données, à savoir le retour à la paix, la restauration de la place de l'Algérie dans le concert des nations et la relance du développement économique et social. «Aujourd'hui, les Algériens se déplacent de jour comme de nuit grâce au retour de la sécurité et de la paix», «l'Algérie est respectée à l'extérieur et elle se développe», a-t-il également indiqué. Et parce que sans «la stabilité rien de concret ne peut être réalisé». Bouteflika a mis en exergue encore une fois l'opportunité de concrétiser dans les faits la réconciliation nationale. Sur ce point, il s'engage «à respecter les lois et la Constitution de la République dans la mise en oeuvre de cette démarche». Une précision qui répond à ses détracteurs qui lui reprochent de transformer la concorde civile en une amnistie générale pour les terroristes. M.Bouteflika a répété que l'Algérie appartenait à tous les Algériens, soulignant que sa promesse de faire revenir la paix a été tenue. Idem pour «l'image de marque qui a été réhabilitée durant ces dernières années». L'occasion a été ressaisie par lui pour critiquer la presse, «quiconque participe aux attaques contre le pays par la plume ou par n'importe quel autre moyen , n'est pas des nôtres». Le candidat a conclu son meeting, qui n'a duré que 20 minutes, en énumérant ses rêves empruntant au grand libérateur Martin Luther King sa formule célèbre «I have a dream», le président-candidat déclare: «Je rêve de paix, de sécurité et du développement dans mon pays.» Les habitants de Boumerdès, rêvent quant à eux, d'un toit décent loin des chalets qui leur rappellent sans cesse les événements douloureux du 21 mai 2003. A Bouira, deuxième point de chute du président-candidat, il affirme que le message qu'il porte aujourd'hui prône «la stabilité, le progrès et le bien-être» et que le choix de la continuité tend à consacrer «la concorde civile, la réconciliation nationale, la relance économique et la fierté de l'Algérie dans le concert des nations». Venue nombreuse, la population locale a été à l'écoute et a applaudi Bouteflika qui «a rendu hommage à l'ANP et aux sacrifices des services de sécurité dans la protection des citoyens et de leurs biens», tout en rappelant que notre pays était, «il y a quinze siècles, un Etat puissant sous le règne de Massinissa, Jugurtha et autres enfants vaillants de ce pays millénaire... Fier aussi bien de ses racines amazighes que de son arabité et son islamité». Le candidat a abordé ensuite la politique de la concorde civile, ses objectifs et ses dimensions, affirmant que le FLN est «le parti de tout le peuple algérien» et que «nul n'a le droit de se l'approprier». Aussi, Bouteflika a rappelé à l'assistance les grandes souffrances de l'Algérie durant la dernière décennie, insistant qu'il «est de notre droit de nous enorgueillir et d'être fiers de l'Algérie, notre seul pays». Abordant la question du développement, le président-candidat déclarera que «nous avons perdu un temps précieux et nous nous devons de reprendre l'édification de l'Algérie. L'Algérie est un chantier qui doit concerner l'ensemble des régions du pays». Enfin, Bouteflika a mis en avant l'importance particulière du rendez-vous électoral, appelant le citoyen à exercer le droit électoral devenu «un devoir» à accomplir.