Résumé de la 3e partie n L'équipe de David Johnstone n'avance pas beaucoup, elle est seulement à 40 milles des côtes. La deuxième équipe, elle, se remet d'une tempête... 10 juin - David Johnstone. L'océan est déchaîné et certaines vagues semblent aussi hautes que l'abbaye de Westminster. Pour passer le temps nous composons notre menu idéal, celui de notre premier bon repas en Angleterre. A l'aube, nous avons trouvé, flottant à quelques mètres du bateau, le menu du restaurant d'un paquebot italien. Nous l'avons repêché et parcouru avec l'eau à la bouche. Le «Puffin» se comporte admirablement, tant au creux qu'au faîte des vagues, mais toutes nos affaires sont trempées et nous ne savons pas où nous sommes. 12 juin - Sergent Blyth. Après avoir très mal dormi nous nous sommes réveillés à 7 heures du matin. Nous avons vu un bébé baleine à environ deux cents mètres. C'est la première baleine que je vois de ma vie. La température de l'eau s'est réchauffée, ce qui nous fait espérer que nous quittons enfin le courant du Labrador et que nous avons atteint le Gulf Stream. Nous attaquons nos conserves. L'eau n'est pas bonne, elle a un mauvais goût de plastique. 15 juin - Capitaine Ridgway. Réveil à 6 heures du matin. A midi vingt, la radio nous apprend qu'un ouragan du nom d'Alma se dirige vers nous. Nous avons passé une partie de l'après-midi à arrimer nos provisions Dieu merci, l'ouragan ne nous a pas atteints de plein fouet. Mais la mer est démontée et le vent très violent. 17 juin - Capitaine Ridgway. La mer s'est apaisée, mais il y a toujours du brouillard. Vers 5 heures de l'après-midi, nous avons vu trois énormes baleines. L'une d'elles s'est dirigée droit vers nous, a semblé nous examiner, puis a plongé juste sous le bateau, pour réapparaître de l'autre côté. Nous ne portions pas nos harnais de sécurité et j'ai craint qu'elle ne vienne se gratter le dos, comme on raconte qu'elles ont l'habitude de le faire. Si cela avait été le cas, nous étions perdus. 22 juin - Sergent Blyth. II fait très chaud. Nous avons commencé à ramer à 5 heures du matin. Telle était la force du soleil que, dès 8 heures, nous avons mis nos chapeaux de paille. A 3 heures de l'après-midi, nous avons décidé de changer de vêtements, les nôtres étant trop chauds. J'eus tout à coup envie de me baigner, mais je m'en suis abstenu. Heureusement, car, sous notre bateau, il y avait un énorme requin ! 28 juin - Capitaine Ridgway. Le «Riggledo», qui venait de Brême, a pu confirmer notre position 45° ouest, 55° nord. Nous avons beaucoup progressé. Il faut dire que nous ramons dès 5 heures du matin et avec un ensemble parfait. 29 juin - David Johnstone. Les murs de notre minuscule cabine sont couverts par la condensation. La ventilation est exécrable. Elle devient impossible quand, l'un de nous étant profondément endormi, l'autre vient à côté, en lui disant qu'il n'arrive pas à ramer... John m'a réveillé en me disant qu'il avait entendu un bruit extraordinaire. C'était, au cœur de la nuit, comme un long mugissement. J'ai scruté l'obscurité et j'ai vu tout à coup, à une centaine de mètres de notre embarcation, une énorme masse noire qui s'ébrouait : une baleine ! Celle-ci devait bien faire ses deux cents tonnes. 2 juillet - Capitaine.Ridgway. Nous pensions traverser l'Atlantique en soixante jours, mais maintenant, nous craignons qu'il n'en faille au moins cent. Nous avons commencé à nous rationner. (à suivre...)