Résumé de la 4e partie n Chacune des équipes tient un journal quotidien pour relater les événements marquants de la journée... 4 juillet - David Johnstone. Nous avons croisé un navire américain, mais il ne s'est même pas arrêté. Quand je pense que c'est leur fête nationale ! 4 juillet - Capitaine Ridgway. La mer est à nouveau déchaînée et nous est tombée dessus avec des bruits de train express. On croit qu'elle va nous submerger et nous renverser, mais il n'en est rien... Au matin, il faut examiner la coque. Je me mets à l'eau, malgré les requins, mais tout va bien. 6 juillet - David Johnstone. Un magnifique yacht nous a dépassés, puis s'est mis en panne. «Avez-vous besoin de quelque chose ?», nous a demandé un élégant jeune homme à l'accent scandinave. Il nous a expliqué qu'il participait à une course de voiliers Etats-Unis - Danemark C'est bien beau, la camaraderie en mer, mais eux, les yachtmen, ce soir, ils vont manger une bonne salade de homard, au frais dans le réfrigérateur, arrosée de bière fraîche. 7 juillet - Capitaine Ridgway. Le vent s'est levé et nous n'avons plus qu'à ramer alternativement. II semble que nous ayons de quoi manger pendant au moins une cinquantaine de jours. Donc, tout va bien. 9 juillet - David Johnstone. J'ai les nerfs à fleur de peau. Nous avons eu une prise de bec ridicule, John et moi, qui nous a laissés tremblants et épuisés... John me disait encore hier : «Ici, c'est pire que d'être en prison.» Notre tête-à-tête dure maintenant depuis cinquante jours et, comme il n'y a rien à faire ni à lire, nous pensons beaucoup trop. 18 juillet - Capitaine Ridgway. Le temps s'est amélioré. Nous avons pu nous laver et nous raser. Pour le moral, c'est une chose primordiale... Nous avons changé notre cap et ramons maintenant en direction du nord-est. Ramer plein est nous tuer littéralement. 19 juillet - Sergent Blyth. Nous avons mis dans une espèce de container en plastique le journal de bord que nous tenons chacun de notre côté, avec les films que nous avons pu prendre et des lettres pour nos femmes. Si nous chavirons, ceci sera sauvé. 22 juillet - David Johnstone. C'est devenu évident : les dieux de la mer n'ont pas cessé de nous accabler depuis le départ. C'est ainsi qu'aujourd'hui nous avons croisé quantité de navires et aucun ne semble nous avoir aperçus. Nous avons eu beau lancer fusée sur fusée, actionner sans cesse notre corne de brume, rien. Après deux semaines à n'avoir parlé à personne, sauf à l'équipage d'un yacht, nous en sommes arrivés au dernier point de la dépression nerveuse. Alors, l'inévitable est arrivé. Nous avons commencé à nous engueuler avec une violence inouïe. Une paire de jumelles a volé d'un bout à l'autre, un poing s'est abattu sur une pommette. Ce fut un flot d'insultes et d'injures devant l'horizon désert. Puis nous nous sommes effondrés chacun de notre côté. 22 juillet - Capitaine Ridgway. D'après nos calculs, nous avons perdu un degré sur le programme fixé. 27 juillet - David Johnstone. Enfin, un bateau qui s'arrête ! Il se nomme «Silver Beach». A l'aide d'un petit panier descendu le long de la coque, il nous fait passer des pommes de terre, des oranges, de la viande, des conserves et des cigarettes. Mais l'équipage, qui est chinois, s'excuse de ne pouvoir faire plus (à suivre...)