Le procès en cassation de Mohamed Baba Nedjar, 24 ans, qui s'est tenu hier, mercredi, à la Cour de Médéa, a vu la peine prononcée en première instance par la Cour de Ghardaïa – condamnation à mort – commuée en prison à perpétuité. Après la lecture de l'acte de l'accusation, Me Cherbal, avocat de la partie civile, a présenté les «preuves de la culpabilité» de Baba Nedjar en insistant sur les similitudes existant entre le carburant découvert lors de l'expertise et celui trouvé au domicile de l'accusé et l'absence inhabituelle de ce dernier 4 jours durant juste après le décès de la victime. Pour sa part, le procureur de la République a requis la peine de mort contre l'accusé en se basant sur les «preuves qui le compromettent». La défense, dirigée par Me Bouchachi, le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh), s'est, quant à elle, attaquée au dossier d'accusation qu'elle a qualifié de «vide». Ainsi, Me Zaoui a souligné que si «nul ne peut nier le meurtre, la causalité n'existe pas car Baba Nedjar n'a aucun lien avec la victime». Pour lui et ses collègues, «l'instruction n'a pas suivi les faits comme la présence d'une seconde personne». Pour ce qui est du carburant découvert au domicile de l'accusé, la défense a relevé que c'est là une preuve que Baba Nedjar n'avait pas l'intention de «cacher l'arme du crime». Pour autant, cela n'a pas convaincu le jury qui a prononcé la perpétuité à l'encontre de l'accusé. La défense a indiqué qu'elle allait faire appel. Les faits de cette affaire remontent au 20 juin 2005 vers 20 heures quand Ibrahim Bazine, responsable du Croissant-Rouge algérien (CRA) à Ghardaïa et ex-membre du Front des forces socialistes (FFS), a été aspergé d'essence de la tête aux pieds avant d'être brûlé vif. Transporté à l'hôpital, il succombera à ses brûlures, le dimanche 22 juin.