Résumé de la 1re partie n Ruiné par les dettes de jeu, le prince Guêpier est toujours aussi passionné, surtout qu'un homme vient de lui proposer un marché... Guêpier, persuadé que personne ici ne le connaissait, fut très étonné de voir que l'homme, lui, avait l'air de savoir, mais il se garda d'en rien laisser paraître : — Je te le rendrai... si je ne l'ai pas perdu, dit-il. — Cette fois, dit l'homme, tu ne le perdras pas, prince Guêpier. — Qui te dit que je suis le prince Guêpier, et comment sais-tu que je ne perdrai pas ton argent comme j'ai perdu le mien ? — Prince, dit l'homme, je suis le roi des génies on m'appelle le Roi Rouge. Je règne sur la Montagne Verte, où se trouve mon palais. C'est là que tu devras venir me rendre l'argent, car je retourne dans mon royaume aujourd'hui même. — Mais, dit Guêpier, je ne sais pas où se trouve votre palais ni quelle route il faut prendre pour y parvenir. — Tu vois ce chemin ? Le jour où tu auras décidé de venir, prends-le : il te conduira tout droit dans mon palais. Guêpier prit l'argent, recommença à jouer, et la chance, comme le lui avait prédit le Roi Rouge, tourna cette fois en sa faveur. Il regagna non seulement tout ce qu'il avait perdu : l'argent, le coffres, les bijoux, mais acquit encore d'autres richesses, qui vinrent accroître sa fortune déjà considérable. Le prince était au comble de la joie. Il avait oublié son père et son bienfaiteur quand un courrier vint l'avertir du jour où le roi allait arriver. Il dut, à son grand regret, abandonner le tripot pour se consacrer aux préparatifs des fêtes qui devaient marquer l'heureux retour du roi dans son royaume. Les festivités eurent lieu au milieu d'un grand concours de peuple. Quand toutes les cérémonies prirent fin, le prince vint rendre compte à son père des événements survenus pendant son absence. Puis il montra les biens dont il avait augmenté la fortune qu'on lui avait laissée. La joie du roi fut grande. — Maintenant, dit-il à Guêpier, tu es en âge d'être initié aux affaires du royaume : aussi, dès demain, tu viendras au Conseil avec moi. — Père, dit le prince, demain je dois partir. Je vous demanderai de m'autoriser à prendre quelques biens, car je vais en lointain pays. — Eh quoi ! je suis à peine arrivé. La reine ne put retenir ses larmes. — Nous n'avons que toi, et tu veux nous quitter ? Au lieu d'aller tenter la fortune en des pays que tu ne connais même pas, n'es-tu pas mieux ici où tu as tout ce que tu désires ? Le prince alors leur conta son histoire et la promesse qu'il avait faite au Roi Rouge d'aller lui rendre son argent dès que le roi serait revenu de pèlerinage. — Je ne sais pas le temps que j'y mettrai, dit-il, ni quelles épreuves m'attendent sur les chemins ou au royaume du Roi Rouge, mais soyez sans crainte : je reviendrai. (à suivre...)