Résumé de la 4e partie n Chez le Roi Rouge, le prince Guêpier fait la connaissance de la belle princesse Emeraude avec laquelle il passe de bons moments... Mais le Roi Rouge ne l'entendait pas ainsi. Il était furieux contre ce qu'il considérait comme une trahi- son et, à partir de ce jour, il commença à chercher un moyen de perdre Guêpier. Aussi, dès le lendemain, il le manda, le mena devant une forêt broussailleuse et dense et lui dit : — Tu vois cette forêt ? Dans trois jours, quand je reviendrai, je veux la trouver défrichée, labourée, plantée de toute espèce d'arbres fruitiers. Au milieu je veux voir un bassin, d'où des rigoles partiront pour arroser tout le jardin. Dans trois jours, si ce n'est pas fait… Le Roi Rouge n'acheva pas, mais Guêpier n'avait pas besoin qu'on lui en dît davantage et, dès lors, se jugea perdu. La forêt était un maquis épais, où nulle charrue n'avait pénétré depuis toujours. Et puis comment en trois jours défoncer la terre, faire pousser des arbres, creuser un bassin, aménager des rigoles ? Guêpier se précipita chez Emeraude. — Ton père a résolu ma mort ! — Comment cela ? Il lui raconta à quelle épreuve le Roi Rouge le soumettait. — Et il veut que je le fasse en trois jours ! — Ce n'est que cela ? fit Emeraude. Viens jouer. Pour la forêt, c'est moi qui m'en charge. Ils jouèrent tout le jour et, le soir, quand ils durent rentrer, le prince Guêpier, voyant que la forêt était toujours là, prit une hache et commença à s'y diriger. — Où vas-tu ? demanda Emeraude, — Dans la forêt pour défricher. — Je t'ai dit que je m'en chargeais. La même scène se répéta le lendemain. Quand les jeunes gens revinrent au palais, fatigués d'avoir joué tout le jour, le maquis s'étendait toujours aussi dense et aussi touffu devant eux. Guêpier ne put fermer l'œil de la nuit. Le soir du troisième jour, quand ils s'en retournèrent, le prince, n'y tenant plus, se met à se lamenter. — Demain ton père viendra Ah ! si j'avais su ce qui m'attendait dans votre palais, jamais je n'aurais quitté le pays de mon père et de ma mère. — Viens, dit Emeraude, suis-moi. Ils allèrent jusqu'à l'orée du bois. Puis Emeraude tourna l'anneau qu'elle portait au doigt. Aussitôt une armée de génies sortit de terre. — Nous voilà à vos ordres, dit le chef. — Fort bien ! dit-elle. Je veux que de cette forêt vous fassiez un verger cette nuit même, qu'au milieu vous construisiez un bassin, avec des rigoles d'arrosage. Demain, quand je reviendrai, je veux voir les fruits pendre à tous les arbres Et maintenant, dit-elle, en se tournant vers Guêpier, tu peux aller dormir. Le prince eut de la peine à trouver le sommeil. (à suivre...)