Résumé de la 6e partie n Le Roi Rouge impose au prince Guêpier une autre épreuve : récupérer et lui apporter les œufs d'une femelle d'aigle... Sire, dit-il, voici les œufs que vous m'avez demandés. — Quoi ? cria le Roi Rouge, furieux. Mais soudain il se calma. — Emeraude était-elle avec toi ? — Votre Majesté m'a interdit de la voir. — En ce cas mes compliments ! dit le roi... Maintenant va dormir et... viens me retrouver demain matin. Le prince s'en alla tout joyeux, car il était convaincu que maintenant qu'il avait triomphé de toutes les épreuves, il allait enfin pouvoir prendre avec lui la princesse Emeraude et retourner dans son pays. Aussi se présenta-t-il devant le roi de grand matin pour prendre congé de lui. — Tu es bien pressé de nous quitter ! dit le roi. — Sire, répondit Guêpier, vous savez fort bien que mon père et ma mère n'ont d'autre enfant que moi. Depuis le temps que je suis parti, ils doivent vivre dans l'inquiétude. — Mais il te reste une dernière épreuve, dit le Roi Rouge. Guêpier sentit ses jambes se dérober sous lui. Le roi l'entraîna dans une des salles du palais et : — Tu vois ce tas ? lui dit-il. Tu vas le trier. Le prince était atterré. Devant lui s'élevait une montagne de grains, un inextricable mélange de blé, d'orge, de maïs, de sorgho, de pois chiches. — Demain, quand je reviendrai, dit le roi, je veux trouver chaque céréale seule dans un tas. Tâche de ne pas te tromper : si je trouve un seul grain de blé parmi l'orge, tu sais ce qui t'attend. «Cette fois, pensa Guêpier, je suis perdu.» Emeraude le trouva plus effondré qu'il n'avait jamais été : c'est que cette fois il se voyait déjà sur le chemin du retour, et voilà que tout était remis en question ! — Eh bien, dit Emeraude, ce n'est que cela ! Elle tourna l'anneau. Une armée de fourmis sortit de terre. — Je veux, dit-elle, que ce tas de céréales soit trié : chacune à part. Et maintenant, fit-elle à Guêpier, viens jouer. Les fourmis formèrent aussitôt cinq bataillons, dont chacun se chargea d'une seule espèce. Quand Emeraude et Guêpier revinrent après leurs jeux, il n'y avait plus de montagne de grains mais, à la place, cinq tas, chacun d'une céréale différente. Le Roi Rouge apparut bientôt, regarda d'abord les tas, puis le prince, puis il s'en alla sans proférer une parole. Quand Guêpier vint lui dire que son père l'avait quitté sans rien dire, Emeraude fut épouvantée, car elle était convaincue que son père savait la vérité et méditait une vengeance. Aussi, le soir, alla-t-elle écouter à la porte de la chambre où le roi se retirait avec la reine pour la nuit. Aussitôt lui parvint la voix furieuse de son père : — Tu sais bien que c'est Emeraude, ce n'est pas Guêpier, qui a accompli tout cela. Ces enfants se moquent de nous : ils doivent continuer à se voir chaque jour, malgré mes ordres. (à suivre...)