Trois chanteurs algériens, Houria Aïchi, Boutaïba Seghir et Belkacem Bouteldja, figurent au programme du 10e Festival de musique de l'Institut du monde arabe de Paris, prévu du 12 au 20 juin courant. Trois chanteurs, deux genres musicaux différents mais puisés du terroir national et bien ancrés dans la société algérienne. Le public qui se rendra à l'auditorium de l'IMA (re)découvrira des chants et des airs venus de l'Algérie profonde. Houria Aïchi n'est plus à présenter pour avoir «conquis» une renommée internationale. Houria perpétue une tradition ancestrale, celle des chants des femmes des Aurès. Une voix forte et langoureuse à la fois, qui reprend des airs anciens, sauvés de l'oubli, qui parle de la vie de tous les jours, du pays natal, de l'amour, de la trahison, de la bravoure, des cavaliers et des hommes. Autant de thèmes qui font la vie avec tous ses moments de joie et de peine. Boutaïba Seghir et Belkacem Bouteldja qui forment un duo, sont les «aînés» du genre raï. Ils ont connu, tout comme le trompettiste Messaoud Bellemou, la célébrité et les «cimes» de la gloire pour avoir été ceux qui ont fait sortir le raï du cercle restreint des chouyoukh et lui ont donné une «tonalité moderne». Dans les années 1960 et 1970, ces deux chanteurs ont connu de grands jours et goûté à la gloire avant qu'ils ne soient «détrônés» par de jeunes chebs qui incarnent aujourd'hui le raï. Ces chanteurs algériens sont programmés avec de grandes vedettes comme l'Egyptienne Natacha Atlas, l'Indien Pandit Shyam Sundar et la Marocaine Nadjet Aatabou.