Le chamanisme se base sur la croyance que l'âme peut quitter le corps au cours de la séance de transe. L'âme, croit-t-on, prend l'apparence d'un animal, en général un oiseau, notamment le cygne, réputé être un «porteur d'âme», et franchit des espaces jusque-là interdits aux humains. Au cours de la séparation de l'âme du corps, le chamane s'effondre : c'est signe que son âme est dans l'autre monde, avec les esprits. Dans la cosmogonie des peuples primitifs, le monde est divisé en trois parties : il y a la Terre ou monde des vivants, le Ciel ou monde des esprits et les Enfers, c'est-à-dire le monde souterrain qui est le monde des morts, c'est-à-dire des ancêtres. L'âme du chamane effectue une série de vols, du haut vers le bas, pour communiquer avec les esprits, mais aussi pour visiter les ancêtres, voler l'âme d'un malade, percer des secrets, chasser les mauvais esprits, deviner le futur etc. Chez les Indiens d'Amérique, le chamane utilise des plantes hallucinogènes qui lui permettent d'atteindre la transe. L'usage de ces plantes est réglementé et seuls les chamanes, les prêtres et les sorciers y ont accès. Ce voyage de l'âme ne dure pas longtemps. C'est alors que les membres de la communauté se demandent avec angoisse si le chamane va revenir ou s'il va être retenu par les esprits. Mais il revient et il raconte alors ce qu'il a vu et appris, il peut également mimer ou s'exprimer par des cris ou de la danse. La danse est ici un véritable moyen de communication.