Le mouvement, qualifié de vaste et d'important, aurait favorisé la promotion d'une douzaine de généraux au rang de généraux majors, de 12 colonels à l'échelon de général, alors qu'une soixantaine de jeunes lieutenants-colonels auraient été promus colonels. Ce mouvement de changement, un des plus importants depuis l'avènement au pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika, inclut également des mises à la retraite sur la base de l'ordonnance 06-02 du 28 février 2006 portant statut général des personnels militaires, qui détermine notamment la durée de service et l'âge légal de départ à la retraite. La charrette de départ concernerait, au moins, une dizaine de généraux-majors et de généraux et une vingtaine de colonels, dont certains sont des officiers opérationnels. Des changements dans la chaîne de commandement des six régions militaires auraient été également effectués. Le renouvellement concernerait aussi les unités opérationnelles et les directions régionales du DRS. Mais le fait le plus important à signaler demeure sans conteste l'affectation de deux généraux, spécialistes de la lutte antiterroriste et contre le crime organisé, à la 4e et la 6e régions militaires, dont les territoires limitrophes de l'Afrique subsaharienne et de la Libye sont concernés, au premier chef, par l'activisme d'Aqmi et le trafic d'armes. L'irruption brutale du conflit libyen a, en effet, incité le chef de l'Etat et les responsables de l'armée à renforcer considérablement la surveillance des frontières, devenues particulièrement poreuses depuis que l'armée libyenne y a retiré ses unités. Le mouvement de promotion a particulièrement distingué la gendarmerie dont des officiers estimés méritants, profondément investis dans la lutte antiterroriste et la répression du grand banditisme et des trafics aux frontières, ont été récompensés. C'est ainsi que le général Mennad Nouba aurait été nommé chef d'état-major de la gendarmerie. Cet officier de terrain aurait enregistré ses plus brillants états de service dans les 6e et 2e régions militaires où il avait le commandement des groupements de gendarmerie. Il avait été élevé au grade de général en juillet 2010. Honoré également pour ses états de service, le colonel Ali Torche, chef du groupement de gendarmerie de la 5e région militaire, aurait été élevé au grade de général. Vingt lieutenants-colonels auraient été promus au rang de colonel et quelque 45 commandants auraient accédé au grade supérieur. Les changements au sommet de la hiérarchie de la maréchaussée algérienne incluent, par ailleurs, des départs à la retraite. Selon des sources dignes de foi, le général Smaïl Hallab, directeur des projets de développement, promu au grade de général en 2009, aurait lui-même fait valoir ses droits à la retraite, selon la formule consacrée. Le général Abdesselam Telli serait également concerné par la retraite. Cet inspecteur général de la gendarmerie avait été, lui aussi, promu général en juillet 2009. Il avait d'autre part dirigé la formation et les écoles. Le DRS, à la pointe dans la lutte antiterroriste et les dossiers de corruption, est lui aussi gratifié par des promotions jugées qualitatives. Distinctions qui concernent des officiers des services de la police judiciaire, chargés des enquêtes de corruption. Entre autres, quatre colonels, notamment des enquêteurs chargés des dossiers de Sonatrach, du port d'Alger et de l'autoroute Est-Ouest, auraient été ainsi promus au grade de général. Un 5e colonel, chef de cabinet du chef suprême du DRS, aurait également accédé au grade de général. Un autre colonel, spécialiste dans la lutte antiterroriste, dont les renseignements opérationnels auraient facilité ces derniers mois la neutralisation de quelques émirs d'Aqmi, le démantèlement de filières de trafic d'armes et de soutien logistique, aurait été élevé, lui aussi, au grade de général. Par ailleurs, une dizaine de jeunes lieutenants-colonels du DRS, issus de ses différents services, auraient accédé au grade supérieur. Fait assez inédit dans l'histoire des promotions au sommet de la hiérarchie militaire, le président de la République, lui, aurait affecté au moins neuf nouveaux généraux majors appartenant à l'état-major, le MDN, les Forces navales, les Forces de la défense aérienne du territoire et le système de formation. Liste à laquelle il faudrait ajouter l'éventuelle promotion de trois autres généraux du DRS. Figureraient notamment dans cette liste – le conditionnel est vraiment d'usage – Omar Tlemçani, chef d'état-major de la 2e région militaire, Boudjemaâ Boudouaour, directeur central des finances au MDN, Mohamed Lakhmèche, chef d'état-major des Forces navales, Ali Bekkouche, commandant des Forces de la défense aérienne du territoire, et Ali Akroun, directeur central du matériel au MDN. Il serait question également de Abdelkader Lachkhem, directeur central des Transmissions au MDN, Mahmoud Laraba, commandant de la base aérienne de Boufarik, Rachid Zouine, chef de cabinet du ministre délégué à la Défense, Abdelmalek Guénaïzia et, enfin, de Noureddine Kheloui, directeur de l'ESG, l'Ecole supérieure de guerre, appelée aussi Institut de défense nationale, créé en septembre 2005. N. K.